Inclusion financière : la fracture de genre qui persiste au Maroc
Tout le monde en parle, mais peu la vivent. L’inclusion financière est devenue l’un des mots-clés les plus répétés par les institutions, les banques, et les décideurs politiques au Maroc. Pourtant, les chiffres récents révèlés par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) viennent doucher cet enthousiasme : seules 33 % des femmes marocaines possèdent un compte bancaire, contre 56 % des hommes. Un écart criant, reflet d’un fossé plus profond entre les ambitions affichées et la réalité du terrain.
Cette inégalité de genre dans l’accès aux services financiers n’est pas un détail anecdotique : elle constitue un véritable frein au développement économique et social, car l’autonomisation des femmes passe aussi – et surtout – par leur capacité à gérer des ressources financières, à épargner, à investir ou à entreprendre.
Le Maroc ne manque pas d’initiatives en faveur de l’inclusion financière. Programmes d’éducation financière, solutions de microcrédit, fintechs dédiées aux populations rurales, banques participatives : les efforts sont réels. Mais le rapport de la CESAO démontre que ces initiatives peinent à atteindre leur cible féminine. Les femmes rurales, analphabètes ou sans revenu stable sont les grandes oubliées du système.
Les raisons sont multiples : barrières culturelles, méfiance envers les institutions bancaires, manque de proximité géographique des agences, frais jugés dissuasifs, ou encore la priorisation des dépenses du foyer au détriment de l’épargne personnelle. Autant de facteurs qui rendent l’inclusion financière féminine plus complexe qu’un simple slogan de marketing bancaire.
Selon plusieurs économistes, l’inclusion financière des femmes est l’un des leviers les plus puissants pour stimuler la croissance inclusive. Des femmes bancarisées, c’est davantage d’épargne, plus d’investissement dans l’éducation et la santé des enfants, et un meilleur filet de sécurité en période de crise. Ne pas corriger cette asymétrie, c’est accepter de freiner volontairement le potentiel d’un pays entier.
Le paradoxe est d’autant plus criant que le Maroc a intégré l’égalité de genre dans ses politiques publiques et que la digitalisation de l’économie est censée faciliter l’accès aux services bancaires. Or, dans les faits, l’écosystème financier reste encore largement pensé par et pour les hommes, dans les villes, avec un jargon et des pratiques peu accessibles aux femmes des zones rurales.
Le Maroc gagnerait à adopter une approche plus ciblée et inclusive : créer des produits financiers spécifiquement adaptés aux besoins des femmes (comptes simplifiés, frais réduits, microépargne), multiplier les agences mobiles ou digitales, former des conseillères bancaires issues du milieu rural, et surtout impliquer les ONG locales dans les actions de sensibilisation.
Cette inégalité de genre dans l’accès aux services financiers n’est pas un détail anecdotique : elle constitue un véritable frein au développement économique et social, car l’autonomisation des femmes passe aussi – et surtout – par leur capacité à gérer des ressources financières, à épargner, à investir ou à entreprendre.
Le Maroc ne manque pas d’initiatives en faveur de l’inclusion financière. Programmes d’éducation financière, solutions de microcrédit, fintechs dédiées aux populations rurales, banques participatives : les efforts sont réels. Mais le rapport de la CESAO démontre que ces initiatives peinent à atteindre leur cible féminine. Les femmes rurales, analphabètes ou sans revenu stable sont les grandes oubliées du système.
Les raisons sont multiples : barrières culturelles, méfiance envers les institutions bancaires, manque de proximité géographique des agences, frais jugés dissuasifs, ou encore la priorisation des dépenses du foyer au détriment de l’épargne personnelle. Autant de facteurs qui rendent l’inclusion financière féminine plus complexe qu’un simple slogan de marketing bancaire.
Selon plusieurs économistes, l’inclusion financière des femmes est l’un des leviers les plus puissants pour stimuler la croissance inclusive. Des femmes bancarisées, c’est davantage d’épargne, plus d’investissement dans l’éducation et la santé des enfants, et un meilleur filet de sécurité en période de crise. Ne pas corriger cette asymétrie, c’est accepter de freiner volontairement le potentiel d’un pays entier.
Le paradoxe est d’autant plus criant que le Maroc a intégré l’égalité de genre dans ses politiques publiques et que la digitalisation de l’économie est censée faciliter l’accès aux services bancaires. Or, dans les faits, l’écosystème financier reste encore largement pensé par et pour les hommes, dans les villes, avec un jargon et des pratiques peu accessibles aux femmes des zones rurales.
Le Maroc gagnerait à adopter une approche plus ciblée et inclusive : créer des produits financiers spécifiquement adaptés aux besoins des femmes (comptes simplifiés, frais réduits, microépargne), multiplier les agences mobiles ou digitales, former des conseillères bancaires issues du milieu rural, et surtout impliquer les ONG locales dans les actions de sensibilisation.
Et si le problème n’était pas uniquement l’accès mais l’usage ?
Beaucoup de femmes qui ouvrent un compte le laissent inactif, faute de revenus réguliers. Plutôt que de forcer l’ouverture de comptes, ne faudrait-il pas d’abord s’attaquer à la précarité économique féminine elle-même ? L’inclusion financière n’est pas qu’une question de carte bancaire, c’est aussi – et surtout – une affaire d’opportunité réelle d’autonomie. Sinon, on ne fait qu’ajouter une ligne de statistiques à une exclusion déjà bien enracinée.