Les femmes enceintes et allaitantes en première ligne de la faim à Gaza
Dans un rapport publié le jeudi 5 décembre, Amnesty International alerte sur la situation dramatique des femmes enceintes et allaitantes dans l’enclave palestinienne. Intitulée « On a l’impression d’être des sous-humains », cette enquête de 300 pages qualifie le conflit en cours à Gaza de « génocide ».
Il s’agit du quatrième document d’une organisation de défense des droits humains à parvenir à une conclusion similaire, rapporte Le Monde.
Il s’agit du quatrième document d’une organisation de défense des droits humains à parvenir à une conclusion similaire, rapporte Le Monde.
Une crise humanitaire sans précédent
Le rapport consacre plusieurs chapitres à la situation des femmes enceintes et allaitantes, gravement affectées par la malnutrition.
Entre octobre 2023 et juillet 2024, la malnutrition dans cette population a atteint des niveaux critiques. Début 2024, plus de 90 % des femmes enceintes et allaitantes, ainsi que des enfants de moins de deux ans, faisaient face à une insécurité alimentaire extrême. En outre, 96 % d’entre elles n’avaient consommé que « deux groupes alimentaires ou moins » dans les 24 heures précédant l’enquête.
« La hausse rapide de la faim et des maladies menace toute la population de Gaza, mais les nourrissons, les jeunes enfants, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes sont particulièrement vulnérables », expliquent les auteurs.
Entre octobre 2023 et juillet 2024, la malnutrition dans cette population a atteint des niveaux critiques. Début 2024, plus de 90 % des femmes enceintes et allaitantes, ainsi que des enfants de moins de deux ans, faisaient face à une insécurité alimentaire extrême. En outre, 96 % d’entre elles n’avaient consommé que « deux groupes alimentaires ou moins » dans les 24 heures précédant l’enquête.
Impact sur les nouveau-nés
Cette malnutrition, combinée au stress des déplacements forcés et des attaques incessantes, a considérablement réduit la capacité des mères à allaiter leurs nourrissons. Amnesty International souligne que cette situation expose les bébés à la consommation d’eau insalubre, ce qui augmente les risques de maladies.
Un médecin de l’hôpital Al-Awda, dans le nord de Gaza, rapporte : « De nombreuses infections se propagent parce que les femmes n’ont accès qu’à de l’eau contaminée. »
Témoignages poignants
Des femmes palestiniennes partagent leurs expériences. Kawthar, qui a accouché en février, raconte : « Après avoir cherché anxieusement dans l’hôpital, une femme nous a donné une petite quantité de lait. Nous l’avons administrée au bébé à l’aide d’une seringue. » De son côté, Joumana, 23 ans, explique : « Je n’ai pas pu allaiter les premiers jours. Une femme d’une école m’a donné du lait maternisé, sauvant ainsi mon enfant. »
Ces récits soulignent la gravité de la situation : sans alimentation appropriée, les nourrissons deviennent particulièrement sensibles aux infections et à des complications graves telles que l’insuffisance rénale ou les infections sanguines.
Besoins urgents
Selon le rapport, près de 60 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë dans la bande de Gaza. Par ailleurs, environ 16 500 femmes enceintes ou allaitantes nécessitent un traitement urgent contre la malnutrition.
Amnesty International appelle à une action immédiate pour répondre à cette crise humanitaire, qui met en péril les populations les plus vulnérables de Gaza.
Amnesty International appelle à une action immédiate pour répondre à cette crise humanitaire, qui met en péril les populations les plus vulnérables de Gaza.