L’aide alimentaire israélo-américaine échoue dès son lancement
Le dispositif voulu par Israël pour livrer l’aide alimentaire à Gaza, sans passer par le Hamas ni les grandes ONG, tourne à la débâcle. Déployé le mardi 27 mai après des semaines de blocus total, ce mécanisme alternatif, monté avec les États-Unis via la Gaza Humanitarian Foundation, a provoqué une confusion généralisée, sur fond de violences et de désorganisation.
Conçu pour contourner les structures locales jugées infiltrées par le Hamas, le plan écarte les ONG expérimentées au profit d’une structure créée en janvier en Suisse. Mais dès les premières livraisons, les scènes de chaos ont envahi les réseaux sociaux : distributions anarchiques, camions pris d’assaut, pillages armés, parfois sous l’œil passif de soldats israéliens.
Les humanitaires alertent : ce mécanisme ignore la réalité du terrain et dénature l’aide humanitaire, pourtant cruciale après plus de deux mois de blocus total (2 mars – 19 mai) ayant asphyxié l’enclave. Seuls quelques camions ont franchi la frontière depuis, alors que la famine menace une population épuisée.
Israël accuse les ONG de complicité avec le Hamas, justifiant ainsi ce modèle direct. Mais sur place, le vide logistique, l’absence de coordination locale et la défiance rendent les distributions presque impossibles à sécuriser.
Un fiasco humanitaire se profile-t-il à Gaza ? La question se pose alors que les besoins ne cessent d’augmenter, et que le nouveau système, censé incarner une solution, semble surtout aggraver le désordre.