L’avènement de la pilule contraceptive a marqué un tournant majeur pour les femmes, et en réalité, pour l’ensemble de l’humanité. Cette avancée peut être considérée comme l’une des transformations essentielles du XXe siècle. A partir de 1965 au Maroc, les femmes qui l’ont utilisée ont pu tourner la page d’une histoire longue et douloureuse, marquée par d’innombrables souffrances et malheurs, et enfin prendre le contrôle de leur fertilité.

Grâce à cette petite pilule, les femmes ont pu acquérir une liberté qui leur était auparavant refusée. Une certaine autonomie corporelle qui était arrachée par les uses et préjugés. Cependant, avec l’avancée de la médecine et des recherches, les spécialistes ont commencé à se poser une question intéressante ; cette pilule, est-elle une forme de libération ou d’enfermement ?

L’utilisation de la pilule de contraception a connu une évolution intéressante parmi la génération Z, marquée par un certain désintérêt croissant. Cette génération, née entre la fin des années 1990 et le début des années 2010, adopte des convictions différentes vis-à-vis de la pilule contraceptive.

Les jeunes ont, désormais, accès à une panoplie de sources d’information. Entre vidéos TikTok informatives, podcasts éducatifs et Reels enrichissants, l’idée de cette génération sur la pilule contraceptive a changé. Plusieurs études ont montré que cette pilule est de plus en plus délaissée. Pourquoi ?

Ces dernières années, plus de gens ont commencé à s’intéresser à leur santé à ce qu’ils ingèrent. De ce fait, les femmes ont pris plus de conscience sur la pilule contraceptive et les effets qu’elle peut entraîner. Certaines sont préoccupées par ces effets potentiels. En effet, les risques les plus graves sont liés à un léger accroissement du risque de caillots sanguins, pouvant entraîner des complications cardiovasculaires graves telles que la thrombose veineuse profonde (TVP) ou l'embolie pulmonaire. Ce risque reste faible, mais il peut augmenter à cause de divers facteurs comme le tabagisme, l’obésité ou des antécédents familiaux de caillots sanguins. La pilule peut, également, présenter un faible risque d’infertilité sur le long terme.

Certaines femmes peuvent ressentir des changements d'humeur, des nausées, des maux de tête, des seins tendus, des modifications de la libido ou des saignements irréguliers lorsqu'elles prennent la pilule contraceptive. Ces effets secondaires sont généralement temporaires et disparaissent souvent après quelques mois d'utilisation, mais ils peuvent être gênants pour certaines femmes.

Des études ont suggéré une légère augmentation du risque de certains cancers, tels que le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus, chez les femmes utilisant la pilule contraceptive. Cependant, il est important de noter que la pilule contraceptive peut également réduire le risque de certains autres cancers, comme ceux de l'ovaire et de l'endomètre.

D'après le rapport de 2015 sur la pilule contraceptive, les femmes ayant déjà reçu un diagnostic de diabète présentent un risque accru de thrombose veineuse des jambes, d'embolie pulmonaire et d'événements cardiovasculaires. Par conséquent, il n'est pas recommandé de prendre la pilule contraceptive dans ces cas. L'apport accru d'œstrogènes et de progestérone peut avoir des effets négatifs sur les niveaux de sucre dans le sang et le taux de cholestérol.

Pour certaines femmes, les œstrogènes présents dans la pilule contraceptive peuvent entraîner une rétention d'eau dans les tissus du corps. Cette dernière peut se traduire par une prise de poids. Des chercheurs de l'hôpital universitaire Karolinska de Stockholm ont observé que la pilule contraceptive peut augmenter la sensation de faim, ce qui peut également contribuer à un risque accru d'obésité.

Il existe plusieurs alternatives naturelles à la pilule contraceptive pour les personnes qui préfèrent éviter les hormones synthétiques ou recherchent des options plus naturelles. Une alternative courante est la méthode du planning familial naturel, qui consiste à surveiller les signes et les symptômes du cycle menstruel pour déterminer les périodes de fertilité et d'infertilité. Cela peut inclure la surveillance de la température basale du corps, l'observation des changements dans la glaire cervicale et le suivi du calendrier menstruel.

Les méthodes barrières, telles que les préservatifs masculins et féminins, offrent également une alternative naturelle en créant une barrière physiques. Ces méthodes sont considérées comme plus naturelles car elles n'impliquent pas l'utilisation d’hormones.

Certaines herbes et plantes sont réputées pour avoir des propriétés contraceptives légères, telles que l'actée à grappes noires, la racine de cohosh bleu et le chaste-tree berry. Elles sont souvent utilisées dans des remèdes traditionnels en raison de leurs prétendus effets contraceptifs. Toutefois, il est important de noter que l'efficacité et la sécurité de ces plantes contraceptives n'ont pas été scientifiquement prouvées. Par conséquent, si vous envisagez d'utiliser ces plantes, il est essentiel de faire preuve de prudence et de consulter un professionnel de la santé pour obtenir des conseils appropriés et une supervision adéquate.

Les nouvelles avancées technologiques et les changements sociétaux peignent un avenir prometteur à ce sujet. Un domaine clé de développement concerne les contraceptifs masculins, c e qui élargira les choix contraceptifs disponibles et favorisera une répartition plus équitable de la responsabilité contraceptive entre les partenaires.



Rokia Dhibat