Par Adnane Benchakroun
Ici, pas de tergiversations, pas de reculades, pas de "on verra l’année prochaine". Non ! Deux fois par an, les Marocains se réveillent avec une heure de plus ou une heure de moins, selon l’humeur des astres – ou plutôt selon un décret tombé du ciel administratif. Et là, c’est la grande confusion nationale :
— "On avance ou on recule ?"
— "Attends… donc si je me lève à 7h, en vrai il est 6h ? Ou c’était hier qu’il était 6h ?"
— "Le Fajr, c’est toujours au lever du soleil ou il a changé de fuseau horaire ?"
Et bien sûr, il y a toujours cette catégorie de Marocains qui refusent de suivre le mouvement : "Moi, je reste à l’heure d’hiver toute l’année !" Jusqu’à ce qu’ils ratent tous leurs rendez-vous et arrivent au travail à l’heure du déjeuner.
Et que dire des téléphones ? Certains prennent l’initiative de changer l’heure tout seuls, d’autres non. Résultat : on vit dans un pays où chacun a son propre fuseau horaire. Chez moi, le four affiche une heure, le micro-ondes une autre, et mon voisin, lui, est encore en 2018, l’époque bénie où on n’avait pas à se torturer l’esprit avec ces histoires d’horloge.
Mais soyons honnêtes : c’est peut-être la seule décision nationale que l’on applique sans failles, avec une exactitude implacable. Le reste ? Les routes, les écoles, la santé… On verra inch’Allah. Mais le changement d’heure, lui, c’est du sérieux.
Alors, à défaut de maîtriser le temps, maîtrisons au moins les horloges. Et préparons-nous pour le prochain changement, car comme chaque année, on finira tous par poser la question existentielle : "Bon, du coup, on dort une heure de plus ou une heure de moins ?"