Longtemps soutenu sans réserve par ses alliés, notamment en Europe, le pays voit désormais ces soutiens historiques se fissurer. L’Union européenne, en particulier, durcit sa position face aux actions israéliennes, marquant un tournant politique majeur.

Concrètement, l’Union européenne a décidé de réexaminer son accord d’association avec Israël, un geste symbolique mais lourd de sens, jamais vu jusqu’à présent. Ce réexamen illustre l’inquiétude grandissante face à la politique israélienne qui, par sa sévérité, alourdit le bilan humain et creuse un fossé avec ses partenaires.

À ce jour, une vingtaine de pays de l’Union européenne, dont la France, l’Espagne et la Belgique, soutiennent le réexamen de l’accord d’association avec Israël, et certains – comme l’Irlande ou la Slovénie – vont plus loin en appelant à sa suspension pure et simple. Cet accord, signé en 2000, constitue le socle juridique des relations commerciales, politiques et économiques entre l’UE et Israël. Il offre notamment à l’État hébreu un accès privilégié au marché unique européen, des avantages douaniers, ainsi qu’une coopération renforcée dans les domaines technologiques et scientifiques.

Le 28 mai 2025, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, déclarait avec fermeté : « Nous devons réexaminer l’ensemble de nos relations avec Israël. La situation à Gaza est intolérable, et nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à cette escalade de la violence. » Ces mots traduisent un changement profond dans l’approche européenne, jusque-là souvent marquée par une certaine retenue.
 

Le chancelier allemand Olaf Scholz, lors d’une intervention récente, a appuyé cette nouvelle posture : « Nous condamnons fermement les actes de violence à Gaza et appelons à un cessez-le-feu immédiat. Le respect du droit international doit être au cœur de toute solution durable. » Il souligne ainsi la nécessité d’une prise de conscience collective face à la gravité de la crise humanitaire.
 

Cet isolement progressif traduit un désaveu moral et politique qui pèse lourd sur Tel-Aviv. Les alliés historiques d’Israël, confrontés à la pression de l’opinion publique et à leurs propres engagements internationaux, sont contraints de revoir leur soutien inconditionnel.
 

Israël se trouve désormais à un carrefour délicat : maintenir une politique militaire dure risque d’entraîner un isolement croissant, tandis qu’un retour à une démarche diplomatique est urgent pour rétablir un dialogue et apaiser la région.
 

La « cruauté » dénoncée par ses alliés européens ne se limite pas aux souffrances infligées à Gaza, elle se retourne aussi contre Israël lui-même, fragilisant ses relations internationales et remettant en cause la solidité de ses alliances.