Casablanca, cette métropole toujours en mouvement, manque cruellement d’eau.

Les barrages sont à sec, les nappes souterraines s’épuisent, et pendant ce temps, la demande explose.

Entre douches quotidiennes, vaisselle qui tourne à fond et climat de plus en plus sec, la situation devient urgente. Et c’est là que l’Espagne entre en scène, avec un gros coup de pouce.

C’est officiel : l’Espagne finance l’une des plus grandes stations de dessalement du continent africain.

Installée à Casablanca, cette usine géante transformera l’eau de mer en eau potable, avec une capacité de 838.000 m³ par jour. En clair, elle pourrait couvrir une bonne partie des besoins de Casa et ses alentours.

Le projet, mené par Acciona, bénéficie d’un financement espagnol public de 340 millions d’euros. Ce n’est pas rien. L’opération est structurée sur un modèle public-privé de 30 ans, et les travaux devraient durer trois ans.

Une fois lancée, la station sera opérationnelle pendant au moins 27 ans, avec des technologies de pointe et un recours important aux énergies renouvelables.

Au-delà de l’accès à l’eau, cette usine est aussi une opportunité économique. Elle devrait générer des milliers d’emplois directs et indirects, aussi bien au Maroc qu’en Espagne.

Les compétences transférées à cette occasion renforceront le savoir-faire local dans le domaine du dessalement et des technologies vertes.

À l’échelle du quotidien, cela pourrait soulager bien des situations : des familles qui peinent à remplir leurs cuves, des quartiers où l’eau est rationnée, ou encore des agriculteurs de la région qui peinent à irriguer leurs terres.

Pour une fois, la technologie arrive avant la catastrophe.

Pendant que les grandes infrastructures se mettent en place, nos gestes au quotidien ont aussi leur rôle à jouer.

Ce n’est pas parce qu’on va dessaler l’eau de mer qu’on peut continuer à la gaspiller sans réfléchir.

Fermer le robinet pendant qu’on se brosse les dents, utiliser moins d’eau pour laver sa voiture, réparer les petites fuites dans la cuisine…

Ce sont de petites actions, mais multipliées par des milliers de foyers, elles peuvent avoir un impact énorme. L’eau n’est pas infinie, même avec la technologie.

Ce projet ambitieux montre que le Maroc s’adapte, innove, et collabore pour répondre à une urgence vitale. Mais il ne faudrait pas croire que l’on peut tout déléguer aux machines

Même la meilleure station de dessalement ne pourra pas compenser des habitudes négligentes.

L’accès à l’eau est un droit, mais aussi une responsabilité. Alors oui, saluons l’investissement, mais soyons aussi au rendez-vous dans nos maisons, dans nos cafés, au marché, et même au bureau.

Parce que parfois, la meilleure solution, c’est tout simplement de commencer par changer ses gestes.