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L'après Covid-19 : Le nouveau système des valeurs espéré peut attendre...


Rédigé par Salma Chaoui le Lundi 13 Mars 2023

Mise en place en 2020 pour lutter contre la propagation du Covid-19, la mesure de l'état d'urgence sanitaire a pris fin dans notre pays le 1e mars 2023. Trois années durant, le Maroc s'était mis en situation d'urgence pour se prémunir contre un mal qui avait pris l'humanité tout entière en otage.



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Par Jamal HAJJAM

A une vitesse foudroyante, la bête nanométrique couronnée avait chamboulé notre train de vie, déstabilisé l'économie, la vie sociale et familiale, nos habitudes bourgeoises tout en suffisance et hypothéqué l'avenir de centaines de milliers de familles.

Pendant les épisodes de confinement, nos rues s'étaient vidées, de nombreuses entreprises furent à l’arrêt et, dans l’urgence, nous avons tenté de trouver de nouveaux fonctionnements pour produire, soigner, continuer à informer, éduquer les enfants… Comme si le virus nous prenait par la main et nous conduisait vers une nouvelle dimension que nous ne nous figurions pas, mais que nous savions foncièrement différente…

Le Covid-19 qui s'est moqué royalement du pouvoir scientifique des hommes, fut tantôt pris pour une "revanche de la nature" sur l’outrecuidance humaine, tantôt pour un "complot" ourdi, tantôt pour un "rédempteur" ou un "chevalier occulte" ; c’était selon le choix idéologique. Mais il n’en demeurait pas moins que cet infiniment petit a été une catastrophe économique à l’échelle planétaire, doublée d’un dérèglement majeur de la vie sur terre. 

Cependant, il a aussi constitué une aubaine pour procéder à des réglages et à des réajustements en vue de transcender les défaillances de nos politiques publiques qui se sont révélées, dans de nombreux secteurs inefficaces contrairement aux apparences.

La crise Covid-19 devait, selon toute logique, inciter à un redistribution des cartes pour un nouveau système de valeurs où la santé, l’enseignement, l’éducation, l’écologie, reprendraient le dessus sur une uniformisation déculturante et une libéralisation outrancière. En a-t-il été ainsi ? La question mérite amplement d'être posée.

La communion nationale que nous avions vécu dès que le virus s’était invité chez nous, ainsi que la résilience et le sens du devoir et de solidarité qui avaient animé les Marocains, laissaient espérer une remise en cause profonde de certains choix, avec redistribution des richesses sur des bases innovantes où les secteurs économiques dominants soient ceux de l’empathie et non de l’indifférence et de l’apathie ; afin qu'ils soient réellement citoyens. Est-ce le cas aujourd'hui ? Là aussi l'interrogation est de mise.

Au regard des fragilités sectorielles et sociales dont l'évidence s'était imposée à tous, on avait alimenté l'espoir de voir la crise marquer de ses enseignements les contours d'une gouvernance fondée sur davantage d'éthique, tout en nous faisant réfléchir sur nos relations humaines et sur l’impérieux besoin de solidarité en tant que reflexe systématique de gouvernance. Est-ce vraiment ce dont nous jouissons après le passage de la crise covid ?

 

La réponse à ces trois interrogations est objectivement négative. Le libéralisme débridé et prédateur s'est, au contraire, donné des ailes et continue à imposer sa loi creusant davantage l'écart entre les classes sociales. C'est le constat qui s'impose aujourd'hui à tout le monde, vérifiable et lisible d'ailleurs sur les visages.

La libéralisation des prix débridée et l’encouragement des monopoles de fait et déguisés, semblent être le maître-mot alors que l'Etat régulateur et protecteur paraît, quant à lui, dans l'expectative. Pendant ce temps, les privilèges et la docilité devant les exigences des groupes de pression ne cessent d'imprégner programmes et stratégies.

La reclassification des priorités, avec réorientation vers les secteurs jusque-là à la traine, consacrant la justice pour les catégories sociales laissées pour compte, se limite le plus souvent à l'effet d'annonce, sauf exceptions. Pourtant, la réappropriation par l'Etat de son rôle central de régulateur et de contrôleur des secteurs sociaux, lui permettant de se dresser en rempart contre la graduelle et débridée privatisation de ces secteurs est indispensable.

Le Maroc avait donné pendant la crise sanitaire un bon exemple de résilience dès l'apparition chez nous des premiers signes de l'épidémie. Ce fut tout à l'honneur de notre pays. Les mesures prises pour soutenir les entreprises et les travailleurs touchés par les retombées de la crise, ont été salués au même titre que l'assistance accordée aux personnes faisant partie du secteur informel et aux familles en situation de précarité. 

Le Maroc était parvenu à produire un dispositif de revenu universel à même de permettre à tous ses citoyens de se sentir intégrés dans la société. C'était inédit. 

Mais aujourd'hui, le citoyen constate que tout cela relève désormais du bon souvenir et que les lobbies et les groupes de pression ont repris du service, imitant ce "naturel" chassé qui revient vite au galop.

Rédigé par Jamal Hajjam 





Lundi 13 Mars 2023

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