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L'avenir du numérique : entre promesses et incertitudes


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 7 Juin 2023



Écouter le podcast de cet article :


Publication de l'IRES présenté Taoufiq BOUDCHICHE

Une conférence internationale, organisée par l’IRES en partenariat avec Huawei Technologies, dans le cadre du dialogue stratégique entamé, en 2018, entre l'Institut et les centres de réflexion chinois.

Elle a permis d’approfondir la réflexion sur l'avenir du secteur du numérique. Ont pris une part active à cette conférence, des acteurs institutionnels nationaux, des représentants du secteur privé ainsi que d'éminents experts nationaux et internationaux dans le domaine du numérique, des télécommunications, de l’innovation et de la transformation digitale.

Le secteur du numérique : accélérateur de la croissance économique

Depuis le milieu du 20ème siècle, le secteur du numérique n'a cessé de se développer jusqu'à devenir une composante prépondérante dans tous les aspects de la vie politique, économique, ou encore sociale.

L'économie numérique croît à un rythme sans précédent, profitant des technologies disruptives et du développement exponentiel des innovation digitales.

Dans tous les pays, quel que soit le niveau de développement, l'économie numérique croît 2 à 3 fois plus rapidement que le PIB, donnant une impulsion à la croissance économique plus importante que celle générée par les industries traditionnelles. Hormis sa croissance intrinsèque, l'économie numérique participe pleinement à la croissance économique globale.

Ainsi, selon les projections, à l’horizon 2030, la technologie 5G, l’intelligence artificielle et l'Internet des Objets contribueraient, respectivement, à hauteur de 2 à 5%, de 15% et de 12 à 15% au PIB mondial et ce, à travers l’apport de ces nouvelles technologies dans les industries manufacturières, le commerce de détail et les métiers de services.

Devant cette montée en puissance de l'économie numérique, plusieurs pays ont adopté des stratégies structurantes accompagnées d'investissements massifs, pour élargir le développement des infrastructures des Technologies d'Information et de Communication (TIC), pierre angulaire de l'économie numérique. 

Les enjeux inhérents à l'évolution rapide du numérique

Le développement du secteur du numérique fait face à une multitude d'enjeux à caractère stratégique, qui affectent différentes sphères de la vie, de la géopolitique à la sécurité, en passant par la société et l'écologie.

Du point de vue géopolitique, le numérique commence à s'imposer comme un paramètre crucial dans l'échiquier géopolitique mondial.

Dans cette nouvelle cartographie numérique, façonnée entre autres par les crises récentes qu’a connu le monde, les Etats-Unis et la Chine se présentent comme les deux pôles les mieux armés 25 et les plus avancé, tandis que l'Europe, l'Afrique et le reste du monde sont davantage des territoires à conquérir pour les géants du numérique plus que de réels acteurs.

Le cyberespace est devenu, de ce fait, un nouveau vecteur d'influence et un déterminant de puissance des Etats. Dans le contexte actuel de tensions internationales, la corrélation entre enjeux "cyber" et "géopolitiques" est de plus en plus manifeste.

Par ailleurs, dans le domaine des réseaux sociaux, le débat sur le pouvoir d’influence des géants de la technologie auprès des opinions publiques à l’échelle mondiale témoigne de l’importance de cet enjeu, qui implique désormais la souveraineté numérique3 des Etats.

Par ailleurs, la question de la dépendance envers les fournisseurs et les hébergeurs de cloud public ou d’autres services numériques, essentiellement américains et chinois, est également une problématique complexe, qui génère des vulnérabilités systémiques.

Du point de vue réglementaire, la taxation des géants du numérique, qu'ils soient américains est au cœur des préoccupations des Etats. En effet, les géants du net engendrent deux grands problèmes, à savoir, la non fiscalisation de leurs services et la non rémunération des services des opérateurs télécoms.

Face au problème fiscal, il est possible d’envisager une taxation par des actions unilatérales par les Etats, à l’instar de certains pays européens ou, à l’inverse, un régime de taxation multilatérale, principe proposé par l’OCDE et qui consiste à taxer les géants du numérique là où ils produisent de la valeur et non pas uniquement là où ils sont présents physiquement.

A ces enjeux se pose celui, sécuritaire, des risques générés par les nouveaux usages du numérique et, en particulier, le caractère transfrontalier de ces usages, la complexité du traitement des données, susceptible d’entraîner des fuites et la vulnérabilité des systèmes faces aux attaques. La protection de l’environnement est également un enjeu inhérent au développement du numérique.

De fait, le numérique se positionne comme un vecteur primordial pour l’atteinte des objectifs d’efficacité énergétique. Toutefois, la croissance exponentielle du numérique le place en tête des secteurs qui produisent le plus de Gaz à effet de serre, croissance qui va s’accentuer dans les prochaines années avec l’extension de la connectivité internet dans le monde.

Du point de vue social et humain, le numérique a drastiquement changé les habitudes et les modes de vie. Ce faisant, l'expansion continue d'écosystèmes numériques augmente les risques de fragmentation sociale et culturelle entre les individus et menace la cohésion sociale par le risque de manipulation de l'opinion publique. Le numérique affecte, de surcroît, la santé humaine, augmentant le taux de maladies physiques dues à la sédentarité et altérant la santé psychologique des usagers, plus sujets à l'anxiété, à la dépression, à une diminution des facultés de concentration…

La situation du secteur du numérique en Afrique

Face au numérique, l'Afrique demeure vulnérable à bien des égards.

D’une part, la résilience insuffisante des infrastructures existantes, avec, notamment, des investissements très insuffisants dans la cybersécurité, se dresse comme un frein à toute implémentation de solutions numériques innovantes et à la pointe de la technologie.

D’autre part, le continent n'est pas épargné par l'influence des géants du numérique. La réflexion est donc engagée pour rechercher des solutions adaptées au contexte continental, dans l’optique d’édifier une souveraineté numérique africaine, sur la base d'une coopération continentale s'articulant autour de plusieurs hubs régionaux, qui concentrerait le cœur des services du numérique.

Le numérique au Maroc

La question du développement du secteur du numérique au Maroc relève d'une volonté stratégique, visant à positionner le Royaume comme un hub régional en matière de services numériques, via la mise en place de programmes qui ont fait du Royaume un pionnier africain en matière de connectivité, de télécommunications, d’accès à internet et d’utilisation du digital au sens large.

En outre, le Maroc s’est doté d’institutions d’accompagnement, à l’instar de l'Agence de Développement du Digital, créée en 2017 et qui a élaboré, en 2020 une Note d’Orientations Générales pour le développement du digital au Maroc à l’horizon 2025, visant à assurer la transformation digitale de l'administration, à accélérer le développement de l'économie digitale et à garantir l'inclusion sociale et améliorer la qualité de vie des citoyens, grâce au digital.

Par ailleurs, conscient de la montée en puissance des cybermenaces, le Royaume s'est doté, en 2012, d'une stratégie nationale de cybersécurité et s'est engagé dans le renforcement de la sécurité de ses systèmes d'information.

Grâce à ces stratégies, le positionnement international du Maroc a évolué favorablement en ce qui concerne les indices inhérents au niveau de préparation à la transformation digitale.

Néanmoins, malgré ces acquis, le développement du secteur du numérique s’est heurté à un ensemble de difficultés, liées, spécifiquement, à l’insuffisance en termes de capital humain et à la faiblesse relative au niveau de l’infrastructure numérique.

Au titre de l’indice "Huawei Global Connectivity Index", qui évalue le degré de mise en œuvre de la transformation digitale et de développement de l'économie digitale dans le monde, le Maroc se situait en 2020 dans la catégorie des "Starters", avec un score de 38 points sur 100 (<= 40 points). Les pays appartenant à cette catégorie accordent une attention particulière au développement de l'infrastructure digitale afin d’accompagner la croissance économique.

Le Royaume aspire à atteindre la catégorie des "Adopters" (score de l'indice se situant entre 41 et 65 points), qui se caractérise par une accélération de la transformation digitale pour améliorer la compétitivité globale et rejoindre à terme les "Forerunners" (score >= 65 points), à savoir les nations qui œuvrent pour devenir efficientes, vertes et intelligentes, grâce aux technologies numériques.





Mercredi 7 Juin 2023

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