Booster le cheptel national
C’est dans les coulisses du Centre régional de recherche agronomique de Rabat que la nouvelle est tombée.
Après deux décennies de recherche, l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) lance une technologie de reproduction animale qui pourrait tout changer dans les fermes marocaines.
L’insémination artificielle des ovins est enfin prête à quitter les labos pour rejoindre les élevages.
Concrètement, des chercheurs ont mis au point un procédé ultra-efficace qui permet d’optimiser la fertilité des brebis locales en utilisant une semence sélectionnée chez les meilleurs béliers.
Le tout avec un petit twist bien de chez nous : des diluants naturels à base d’huile d’argan et d’extrait de cactus. L’objectif ? Reproduire plus, mieux, et sans tricher sur la nature.
Comment fonctionne l’insémination artificielle des ovins
Le processus n’a rien de magique : il commence par la sélection des meilleures brebis et l’utilisation d’éponges vaginales contenant des hormones pour synchroniser l’ovulation.
Quinze jours plus tard, on retire ces éponges, on administre un autre traitement, puis on procède à l’insémination, exactement 55 heures plus tard. Actuellement, la semence utilisée est fraîche, mais des tests sont en cours pour maîtriser sa congélation et son stockage.
Selon les chercheurs, cette méthode permettrait d’inséminer jusqu’à 20 brebis avec une seule dose, contre une seule brebis en reproduction naturelle. Un énorme gain en efficacité, en coût et en temps pour les éleveurs.
L’importance des races locales
En sélectionnant les meilleurs reproducteurs, l’objectif est double : augmenter le rendement des élevages et garantir la survie des espèces locales, de plus en plus fragilisées par le changement climatique.
Des éleveurs bientôt formés pour utiliser cette innovation
Après des années confinée aux laboratoires, la technologie entre en phase de déploiement.
Des campagnes de vulgarisation vont être lancées pour former les éleveurs, en particulier dans les régions rurales les plus touchées par la sécheresse. Le but affiché : doubler la productivité sans sacrifier la qualité ni le patrimoine génétique marocain.
Avec un taux de réussite estimé entre 65 et 70 %, cette technique pourrait transformer la manière dont on élève les moutons au Maroc.
Et surtout, elle s’inscrit dans une stratégie plus large : renforcer la souveraineté alimentaire du pays et protéger notre biodiversité.
Ce qu’il faut surveiller ensuite
Si tout roule, le Maroc pourrait devenir une référence dans l’insémination ovine en Afrique du Nord. Un pari scientifique qui pourrait bien faire "bêler" de succès tout le cheptel national.












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