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Les maîtres-mots de la transformation productive

Actualiser “ l’offre Maroc ” et faire de la commande publique un levier stratégique


Rédigé par le Jeudi 3 Juin 2021

Traitant de la problématique de la croissance économique du Maroc à l’aune de ses fondements microéconomiques, à l’échelle de l’entreprise et du tissu productif, la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD), dans le cadre de ses notes thématiques accompagnent le NMD, part d’abord d’un préalable, à savoir la transformation structurelle de l’économie condition sine qua non, à tout processus d’accélération de croissance soutenue et durable.



L’argument développé, en ce sens, tient la route dans la mesure où, malgré l’émergence de nouveaux métiers mondiaux et l’attraction d’IDE, la transformation du tissu économique, demeure, non seulement, lente et partielle, mais est, tout simplement, réservée à un nombre restreint d’entités, de secteurs et de régions. Ce qui, au demeurant, s’avère peu stimulant en termes d’investissement productif privé ou de gains de productivité.

Etat des lieux & diagnostic

En grande partie, la CSMD attribue la lenteur de ce processus à la faiblesse du dynamisme entrepreneurial dans les secteurs productifs, innovants et compétitifs à l’international et souligne le fait que, contrairement à la tendance observée dans les autres pays émergents, la plupart des grands groupes privés marocains, déjà relativement peu diversifiés, contribuent faiblement à la dynamique de diversification et d’innovation, en privilégiant les secteurs traditionnels abrités de la concurrence internationale.

Et c’est d’ailleurs ce qui, aux yeux de la CSMD, fait que le Maroc accuse un retard important en matière d’entrepreneuriat innovant, avec un écosystème de startups encore embryonnaire, sensiblement moins développé que dans d’autres pays africains.
Et ce, en plus du fait que, d’une part, plusieurs contraintes spécifiques aux start-ups innovantes retardent leur émergence dont l’absence d’un statut juridique flexible, d’une fiscalité adaptée au risque élevé, d’instruments financiers et incitatifs spécifiques et de réglementation de change souple.

Et d’autre part, le contexte économique marocain dont l’environnement des affaires qui pousse les acteurs à se détourner de l’entrepreneuriat productif et innovant au profit d’activités traditionnelles, rentières, peu innovantes et abritées de la concurrence.

Aidé en cela par les outils d’intervention publique qui n’atténuent pas suffisamment les risques élevés auxquels sont exposés les entrepreneurs souhaitant créer de la valeur. En plus de l’absence de nouvelle génération d’entrepreneurs à même de bâtir des entreprises modernes, dynamiques et ambitieuses, résolument tournées vers l’innovation et la croissance.

Les chiffres d’une ambition

Et c’est d’ailleurs ce qui fait qu’ en ce sens, l’ambition du NMD à l’horizon 2035 est de « bâtir un tissu productif, moderne, diversifié et innovant, capable de rayonner dans le monde et porté par une nouvelle génération d’entrepreneurs ».

Cibles à l’horizon 2035 :

 Valeur ajoutée industrielle de moyenne ou haute technologie : de 28 % à 60 %
• Classement dans l’indice de complexité économique : parmi les 50 premiers pays
• Nombre d’entreprises exportatrices : de 6 000 à 12 000
• Nombre de jeunes entreprises à croissance rapide « gazelles* » : de 1000 à 3 000
• Nombre de brevets déposés : de moins de 300 à 1000 par an


Comment y parvenir ?

Dans le cadre du NMD, la recette CSMD consiste en l’élaboration d’ « une politique nationale de transformation économique pilotée par le Chef du Gouvernement et portée par l’ensemble des parties prenantes dans les secteurs public et privé, de manière à aligner les acteurs autour d’une ambition partagée et d’objectifs nationaux de création de valeur ».

Pour la CSMD cette démarche, appelée à être périodiquement évaluée et ajustée en fonction des évolutions et des opportunités économiques nationales et mondiales, aurait le mérite de « dépasser la logique de silos et la remplacer par une approche d’ensemble de la transformation économique, intégrant autant les dimensions sectorielles que les problématiques transverses communes à tous secteurs ».

Pour sa mise en œuvre, la CSMD identifie un certain nombre de mesures et initiatives dont la mise en place d’un nouveau mécanisme de coordination et d’exécution autour de taskforces mandatées pour la réalisation des ambitions sectorielles prioritaires du Royaume ;

Rendre plus attractif l’entrepreneuriat productif, à travers des instruments de de-risking et des incitations publiques ciblées et efficaces ;

Mettre en place une stratégie nationale d’accompagnement des entreprises pour le renforcement des capacités managériales et la modernisation, en particulier dans le cadre d’écosystèmes régionaux ;

Actualiser « l’offre Maroc » dans l’ensemble des secteurs en faisant valoir le positionnement du pays en tant que hub logistique, industriel, financier et de services dans le but de poursuivre son intégration dans les chaînes de valeur mondiales, notamment en Europe et en Amérique du Nord et renforcer leur effet d’entraînement sur le tissu productif national.

Faire rayonner le Made In Maroc à travers le monde et encourager les grandes entreprises à devenir les moteurs de la diversification.

Faire de la commande publique un levier stratégique en tant que vecteur de transformation productive offrant des opportunités de diversification et de montée en gamme aux entreprises nationales y compris les TPME dont l’accès aux marchés publics est une priorité qui passera par le respect strict de la réglementation qui impose de leur consacrer 30 % de la commande publique ainsi que par l’allotissement de ces marchés de manière propice à une participation accrue de ces entreprises ;

Faciliter la transmission d’entreprises pour assurer leur modernisation et la continuité de leurs activités.

*Selon la définition de l’OCDE et d’Eurostat, les « gazelles » sont des entreprises de moins de 5 ans d’âge qui ont connu une croissance moyenne annuelle supérieure à 20 % pendant une période de trois ans consécutifs, en termes de chiffre d’affaires et/ou d’effectif.





Noureddine Batije
Noureddine BATIJE est un journaliste spécialiste en investigation journalistique et traitement de... En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 3 Juin 2021

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