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Liberté de la presse : pourquoi le Maroc perd du terrain ?

Liberté de la presse : le Maroc recule dans le classement mondial ? / Hypocrisie sans frontières : quand RSF juge sans mémoire ni mesure


Rédigé par le Lundi 9 Juin 2025

Le Maroc perd des places dans le classement RSF sur la liberté de la presse. Découvrez les raisons de ce recul et les enjeux pour les journalistes.



Les raisons du recul du Maroc dans le classement RSF

Le dernier classement de Reporters Sans Frontières (RSF) n’est pas flatteur pour le Maroc. Le pays a reculé de plusieurs places, soulevant des questions sur l’état de la liberté de la presse et l’indépendance journalistique.

Selon le rapport 2025 de RSF, le Maroc a perdu des places dans le classement mondial de la liberté de la presse. Ce recul est attribué à des pressions croissantes sur les journalistes, des restrictions sur la liberté d’expression et un environnement médiatique jugé de plus en plus difficile. Les organisations internationales pointent du doigt des lois jugées trop restrictives et des cas de poursuites judiciaires contre des journalistes critiques.

Pour les Marocains, cette situation soulève des inquiétudes sur l’accès à une information libre et indépendante. La liberté de la presse est un pilier essentiel de toute démocratie, et son affaiblissement pourrait avoir des conséquences sur la transparence et la confiance envers les institutions. Sur le plan international, ce recul pourrait ternir l’image du Maroc, notamment auprès des partenaires étrangers et des organisations de défense des droits humains.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les certains journalistes marocains dénoncent un climat de plus en plus hostile à leur travail. "Nous voulons juste faire notre métier, informer, sans craindre des représailles", confie un reporter sous couvert d’anonymat. Sur les réseaux sociaux, les internautes appellent à plus de liberté et à des réformes urgentes pour protéger les médias. Du côté des autorités, peu de réactions officielles, mais des voix appellent à un débat national sur le sujet.

Ce classement de RSF met en lumière un problème sensible au Maroc. La question reste : quelles réformes pourraient être mises en place pour inverser la tendance ? Et surtout, le Maroc est-il prêt à garantir une véritable liberté de la presse ? Le débat est lancé.

Hypocrisie sans frontières : quand RSF juge sans mémoire ni mesure

Encore une fois, le Maroc se voit cloué au pilori par un classement international dont les critères fluctuent au gré des humeurs géopolitiques et des agendas idéologiques. Le dernier rapport de Reporters Sans Frontières (RSF) nous inflige un recul dans le classement mondial de la liberté de la presse — un jugement sans appel, mais surtout sans contexte. Car à force de répéter que le Royaume dérive, on en oublie délibérément d’évoquer le chemin parcouru.

Depuis vingt-cinq ans, le Maroc a amorcé une transformation lente, mais réelle, de son paysage médiatique. Dépénalisation relative des délits de presse, ouverture à la critique sociale, émergence de médias indépendants numériques, multiplication des débats publics, sont autant de marqueurs que les baromètres simplistes de RSF passent sous silence. Il ne s’agit pas ici de nier les défis persistants, mais de rappeler que la liberté d’expression ne se mesure pas uniquement au nombre de journalistes incarcérés ou au ton d’un éditorial : elle se construit aussi dans une culture démocratique graduelle, dans une société qui évolue avec ses propres rythmes et tensions internes.

Pourquoi RSF ne dit rien sur les pressions économiques internationales qui pèsent sur les rédactions marocaines ? Pourquoi n’évoque-t-on jamais les campagnes de désinformation venues de l’étranger qui mettent à mal la souveraineté informationnelle du pays ? Pourquoi feindre d’ignorer que certains « journalistes critiques » sont devenus les pions de réseaux d’influence qui instrumentalisent la liberté de la presse pour déstabiliser l’État ? Le deux poids deux mesures est flagrant : certains pays bien plus autoritaires que le Maroc échappent curieusement aux foudres de RSF, dès lors qu’ils sont alignés sur les bons intérêts.

Le Royaume n’est certes pas parfait, et des progrès sont encore nécessaires. Mais balayer d’un revers de main toutes les réformes, les débats internes, les avancées institutionnelles, c’est faire insulte à une société civile marocaine active, à une jeunesse qui crée ses propres canaux d’information, à des journalistes engagés et exigeants. C’est aussi oublier que, dans une région minée par les censures étatiques, les fermetures arbitraires et les propagandes de guerre, le Maroc demeure un espace de liberté relative, mais réelle.

Alors non, le Maroc n’a pas reculé. Il résiste, il débat, il progresse, souvent à contre-courant, sans jamais bénéficier de la bienveillance dont jouissent d’autres. Que ceux qui jugent sans mémoire commencent par interroger leurs propres silences. Quant à nous, Marocains, nous continuerons à revendiquer plus de liberté, mais sans accepter d’être les boucs émissaires d’un classement qui ignore notre histoire et nos complexités.

Adnane Benchakroun / CEO De L'ODJ Média

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 9 Juin 2025

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