Les Émirats Arabes Unis (EAU) confirment une fois de plus leur rôle central en tant que plateforme stratégique des grandes manœuvres diplomatiques dans la région. Ces derniers jours, une coïncidence intrigante retient l’attention des analystes : la présence simultanée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du Président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani à Abu Dhabi, dans ce qui semble être une étape décisive vers un rapprochement historique entre Rabat, Nouakchott et Abu Dhabi.

Bien que ces visites soient officiellement qualifiées de "privées", leur synchronisation alimente de vives spéculations. Selon des sources diplomatiques bien informées, cette rencontre aurait été soigneusement orchestrée pour discuter d’un projet stratégique majeur en présence du Président des EAU, Mohammed Ben Zayed Al Nahyan (MBZ). Si les détails exacts de ces échanges restent confidentiels, leur portée pourrait remodeler les alliances régionales en Afrique du Nord et dans le Sahel.

D’après les informations disponibles, les discussions portent sur une coopération tripartite ambitieuse, centrée sur des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, les énergies renouvelables et la sécurité régionale. Les EAU, déjà fortement engagés dans des projets structurants au Maroc et en Mauritanie, jouent un rôle de facilitateur naturel dans cette initiative. "Les discussions en cours sont cruciales et pourraient déboucher sur une annonce officielle imminente", confie une source proche du dossier.

Ce rapprochement, s’il est concrétisé, renforcerait non seulement les liens économiques entre les trois pays, mais aussi leur capacité à coordonner des actions dans des domaines sensibles comme la lutte contre le terrorisme et le développement durable. Un tel partenariat pourrait également servir de modèle pour une intégration plus poussée en Afrique du Nord et dans le Sahel, des régions marquées par des défis sécuritaires et économiques complexes.

La Mauritanie, sous la présidence de Mohamed Ould Ghazouani, semble amorcer un repositionnement stratégique notable. Des réformes récentes au sein de l’appareil militaire indiquent un éloignement progressif de l’influence algérienne, ouvrant ainsi la voie à des alliances plus équilibrées avec le Maroc et les EAU. Ce choix reflète une convergence de visions sur des priorités communes, telles que la stabilité régionale et le développement socio-économique.

Pour la Mauritanie, ce rapprochement représente une opportunité unique de diversifier ses partenariats et d’attirer des investissements substantiels. Les EAU et le Maroc, quant à eux, voient dans cette alliance une chance de consolider leur leadership régional et de promouvoir des projets intégrateurs qui pourraient transformer durablement la région.

Alors que les spéculations vont bon train, plusieurs hypothèses émergent quant à la nature exacte du projet en discussion. Certains observateurs évoquent des infrastructures transnationales reliant les trois pays, d’autres parlent de projets énergétiques ambitieux ou encore d’initiatives conjointes en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.

Ce sommet discret pourrait marquer un tournant dans les relations diplomatiques entre Rabat, Nouakchott et Abu Dhabi. Si une annonce historique devait avoir lieu, elle pourrait redéfinir les équilibres géopolitiques dans la région et placer cet axe tripartite au cœur des nouvelles dynamiques internationales. La question reste ouverte : sommes-nous à l’aube d’une ère de coopération sans précédent ou face à un simple alignement temporaire d’intérêts stratégiques ?

Dans ce contexte, l’absence de l’Algérie est frappante. En adoptant une position isolationniste et en misant sur des alliances limitées, Alger semble s’être exclue de ces initiatives régionales majeures. Ce choix, qu’il soit volontaire ou subi, risque de réduire son influence dans une région en pleine reconfiguration, au bénéfice d’alliances où le Maroc occupe une place centrale.

Ce nouveau jeu d’alliances autour du Maroc, de la Mauritanie et de partenaires stratégiques comme les Émirats, le Sénégal et l’Europe, pourrait redéfinir les équilibres régionaux. La question demeure : l’Algérie peut-elle se permettre de rester en marge de cette dynamique ou tentera-t-elle de réintégrer le jeu à travers d’autres stratégies ?