L’impact à court terme est indéniable. La CAN fonctionne comme un concentrateur de dépenses sur une période limitée. Touristes, délégations, médias et supporters génèrent une demande accrue, notamment dans les grandes villes hôtes. Cette dynamique profite en priorité aux secteurs déjà structurés, capables d’absorber rapidement l’augmentation des flux.
Tourisme et services : une opportunité, mais fragile
Le tourisme, l’hôtellerie et la restauration figurent parmi les principaux bénéficiaires. Les taux d’occupation progressent, les restaurants tournent à plein régime et l’offre d’hébergement alternatif capte une part non négligeable de la demande. Pour autant, l’expérience marocaine comme internationale montre que cet effet reste volatil. Sans amélioration durable de la qualité de service et sans stratégie de fidélisation, la fréquentation retombe souvent une fois l’événement terminé.
Transport et mobilité sous tension
Les transports, qu’ils soient aériens, ferroviaires ou urbains, connaissent également une intensification notable de l’activité. Cette montée en charge profite aux opérateurs, mais elle met aussi en lumière les contraintes logistiques et organisationnelles. La durabilité de l’impact dépendra de la capacité à transformer cette pression ponctuelle en amélioration structurelle des services, au bénéfice des usagers bien au-delà de la CAN.
Infrastructures : le pari de l’après-événement
Dans le BTP et les infrastructures, l’effet CAN est en grande partie anticipé. Les investissements liés aux stades, aux voiries et aux aménagements urbains ont déjà soutenu l’activité en amont. Le véritable enjeu commence maintenant : éviter que ces équipements ne deviennent sous-utilisés. Leur intégration dans une logique économique et sociale durable conditionne l’héritage réel de la compétition.
Consommation et économie de proximité
La hausse des dépenses irrigue aussi le commerce, la distribution et l’économie de proximité. Grande distribution, petits commerces, restauration rapide et services informels enregistrent un surcroît d’activité. Cette dynamique, bien que souvent absente des statistiques officielles, joue un rôle réel dans le tissu économique local, mais reste par nature conjoncturelle.
En l’état, la CAN 2025 agit comme un choc économique positif, mais temporaire. Sa capacité à générer une croissance durable dépendra moins de l’événement lui-même que des choix faits après. Transformer l’essai suppose de capitaliser sur les infrastructures, d’améliorer durablement les services et d’ancrer les retombées dans l’économie réelle. Sans cela, la CAN restera un moment fort… mais passager, dans la trajectoire économique du Maroc.