L'ODJ Média



« Mission accomplie ! » : Rabat 1ére capitale africaine de la Culture passe le relais


Rédigé par La Rédaction le Lundi 22 Mai 2023

La conférence qui réunit à Rabat le 22 et 23 mai une trentaine de ministres de la culture d’Afrique et le forum des Maires et leaders des Collectivités territoriales qui se tient le 23 et 24 Mai organisés Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi par le Ministère de la jeunesse de la culture et de la communication et CGLU Rabat et CGLU monde (Cités et gouvernements locaux unis)et différentes institutions africaines de la culture constituent le point d’orgue de deux années intenses de manifestations culturelles de haute facture dans tous les domaines des arts, livres, contes, théâtre arts de la rue, mode, cinéma .. . 2 années qui ont fait de Rabat le cœur battant de la culture, du débat et des échanges sur le rôle de la culture qui met en avant selon Jean Pierre Elong Mbassi SG de CGLU et aiguillon de cette dynamique « les valeurs de solidarité et de paix de la culture africaine, de son patrimoine matériel et immatériel dont plus de 2000 langues.



Par Farida Moha

Ce qui permet dans un monde anxiogène, bousculé par les tensions et les technologies, de retrouver le chemin de l’humanité et de la responsabilité .Pour cela et pour construire ce chemin  il y avait nécessité de réhabiliter la culture comme un marqueur d’entité et comme pilier de développement ».

Au centre également du foisonnement culturel crée du 18 au 20 Mai par les activités du MOCA (movement of créative africa), plateforme des industries culturelles et créatives africaines et de la diaspora qui, à la villa des Arts de Rabat et à la Fondation Hiba ont fait la promotion de la créativité, de l’entreprenariat culturels ,de la protection des droits des créateurs en mettant en synergie artistes entrepreneurs et décideurs ..  En reconnaissance de ce rôle et pour le rapprochement des peuples, Rabat première ville africaine à porter les couleurs des capitales africaines de la culture  sera accueillie une semaine durant, par chacune des 5 régions de l’Afrique par les villes de  Nouakchott, Lagos Libreville, Kigali et Maputo .

Le passage de témoin de Rabat à la prochaine capitale de la culture en Afrique aura lieu à l’issue du Forum des Maires .Un manifeste pour le renouveau de la Culture africaine et Afro-descendante devrait être validé lors du Forum des maires et présenté par Mr Mehdi Bensaid lors de la réunion de l’Union Africaine du 25 Mai à Addis Abeba. Son but ? inscrire la Culture au cœur de l’agenda politique pour en faire un levier de rapprochement de paix et de développement durable. Plaidoyer pour cette « utopie » .

L’Afrique que nous voulons pour contribuer à l’histoire

La culture, inscrite comme priorité dans les fonts baptismaux de la Charte de l’organisation de l’unité africaine en 1963 se trouve en transversal de tous les programmes de développement dans cette « Afrique que nous voulons » portée par l’Agenda 2063.

L’obectif étant de faire des « Arts de la culture et patrimoine, un levier pour construire l’Afrique que nous voulons » pour lui permettre de participer à l’histoire et à la marche du monde comme cela avait été proposé lors du 34e sommet de l’UA en pleine pandémie de Covid 19.

Universellement reconnue pour sa riche diversité artistique et culturelle, témoignage des expressions des modes de vie développées par les communautés  et exprimée dans  différents champs des arts et de l’artisanats, intégrant le folklore et la religion, les vêtements la cuisine, la musique, les langues ,la danse ,la mode et le design, tout ce que compte le patrimoine matériel et immatériel, la culture pourrait être un levier de développement et d’intégration socio-économique  du continent.

Dans un contexte de croissance de la demande mondiale et des échanges de biens culturels, l’Afrique dispose d’un patrimoine culturel important. En créant des cadres juridiques et institutionnels, en améliorant le savoir-faire technique et managérial, en maitrisant les réseaux de distribution, en protégeant les droits d’auteurs, ce potentiel constituerait un levier économique et une source de richesses à tous les maillons de la chaine de la culture pour générer des revenus et créer des emplois.

Protéger et promouvoir les artistes

Dans ce sens la célébration de Rabat capitale de la culture africaine aura constitué un moment fort  avec la réunion  du think tank des sociétés des droits d’auteur  et des institutions  de protection de la propriété intellectuelle  qui a mis en débat 4 jours durant  les questions de protection  des œuvres et de la rémunération de leurs auteurs de la structuration des différents écosystèmes  des métiers de production  de la négociation avec les plateformes  la question des droits voisins de la restitution  du patrimoine culturel africains ..toutes ces problématiques et la validation d’un label ,le « Copyright friendly Label »seront à l’ordre du jour lors de la réunions des ministres et des maires .

La culture, marqueur d’identité pourra ainsi donner du sens et de la fierté, de la confiance à des millions de jeunes africains qui peuvent ainsi s’émanciper et se projeter dans l’avenir. Dans un contexte de croissance démographique qui fait figure de séisme, le défi des jeunes interpelle tous les responsables politiques. Entre 1950 et 2050, le nombre des jeunes de 15 à 30 ans a plus que décuplé et celui des jeunes urbains a été multiplié par plus de 20 avec des dynamiques d’urbanisation les plus rapides au monde qui transforment le continent et modifient les us et coutumes et les comportements.

Ces jeunes ont grandi avec les réseaux sociaux, les smartphones et   Internet, premier vecteur de diffusion de la culture. Ils utilisent tous les nouveaux outils pour connaitre, s’approprier et diffuser leur culture. Les nouvelles technologies ont servi d’outils de diffusion de la culture mais force est de constater le revers de cette dynamique .Les nouvelles technologies qui contribuent à plus d’individualisme ont  produit une forme de tiraillement et incitent à se poser des questions sur la place de l’Afrique, sur ses valeurs, sur le narratif de ces valeurs notamment par la création de modèles africains qui donnent du sens et permettent de sortir de la compétition de tous contre tous.

Après son combat pour la libération, puisé dans la force de sa culture, l’Afrique doit faire entendre sa voix au monde, faire   reconnaitre le patrimoine africain à sa juste valeur et former les nouvelles générations à penser l’Afrique non dans une vision biaisée mais dans une perception endogène.

Ce qui pose toute la question de la narration, du narratif , de la construction des légendes  qui donne envie aux enfants et aux jeunes de s’identifier ,d’aller de l’avant  dans la découverte de leur patrimoine culturel pour le revivifier ,le conserver tout en continuant à œuvrer pour la restitution des œuvres arrachées, pillées  pendant la période coloniale .

Une restitution qui appelle les gouvernements à mettre sur pied une véritable politique de formation d’agents du patrimoine de professionnels cadres et technicien pour la documentation et la gestion d’inventaire pour la réhabilitation, valorisation et diffusion de biens culturels ,pour la numérisation des documents patrimoniaux et sa conservation. Une politique qui doit également se conjuguer avec une lutte contre la délinquance culturelle qui interpelle les douanes, les polices et société civiles.

La culture levier de développement durable

C’est ainsi que l’on pourra inscrire la culture  au cœur des politiques locales  comme 4iéme pilier et élément moteur  du développement durable des villes et territoires en Afrique comme le prône Jean Pierre Mbassi SG de Cités et gouvernements locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique).

Des secteurs entiers comme le tourisme , l’entreprenariat ,la recherche en profiteraient dans un continent où chaque année plus de 20 millions de jeunes arrivent sur le marché de l’emploi dont plus des trois quarts sont sans emplois durables selon le rapport futuribles international qui conclut que «  par rapport à la vitesse de croissance démographique  la capacité des états à créer des emplois stables  est insuffisante » d’où l’impérieuse nécessité d’activer tous les leviers pour intégrer les jeunes et les femmes   dans les circuits socio-économiques et dans une pleine citoyenneté .

Pour ce faire et dans un monde de  globalisation effrénée , il faut réussir  le défi d’être ouvert au monde et de travailler concomitamment à la labellisation des larges pans de la culture africaine. Par sa diversité et sa force l’industrie créative de l’Afrique peut être en tête des rubriques d’exportation sur des prérequis sont assurés. Parmi ces derniers l’enjeu des droits d’auteurs du copyrigh  et de la protection  des œuvres artistiques à l’heure de l’explosion du digital et de la fabrication des contenus est primordial.

L’analyse de chiffres d’exportation de pays européens montre que l’industrie créative arrive parfois en tête en matière d’exportation. La culture sert d’autre part, d’effet de levier en insufflant de la créativité aux villes comme Bilbao Dakar ou Abidjan ou Niamey ... Il reste à définir les modèles économiques en intégrant les rapports de force avec les grandes plateformes internationales et en réfléchissant à la rémunération des artistes et créateurs et aux formes de soutien des villes et collectivités locales.

En réfléchissant également aux formes de coalition à concevoir pour négocier avec industries de plateformes européennes, le Nigeria et le Ghana ayant montré le chemin pour le cinéma et la musique.

En somme « Faire culture ensemble », mieux ancrer les pratiques culturelles passées et présentes de l’Afrique, les penser au futur notamment pour une jeunesse au cœur des agendas politiques en mettant en avant une solidarité interrégionale mais aussi intergénérationnelle.

Faire culture ensemble c’est aussi intégrer la diaspora, et ses enfants nés en dehors du continent qui sont en demande des cultures africaines pour se construire et acquérir confiance. Qu’ils soient d’Europe, du Brésil ou d’Amérique, les afro descendants qui constituent avec 110 millions de personne le 6ieme continent, sont partie intégrante de la réalité de l’Afrique qu’ils enrichissent de leur créativité.

Faire culture ensemble c’est aussi intégrer la diaspora, et ses enfants nés en dehors du continent qui sont en demande des cultures africaines pour se construire et acquérir confiance. Qu’ils soient d’Europe du Brésil ou d’Amérique, les afro descendants sont partie intégrante de la réalité de l’Afrique qu’ils enrichissent de leur créativité. Les diasporas francophones, anglophones ou lusophones constitueraient dit-on, le 6ieme continent ; ils ont su dans ce basculement du monde marqué par les épidémies, les conflits et les tensions, les changements climatiques rappeler que la culture, reste plus que jamais essentielle et que l’Afrique a contribué à la civilisation à part entière.

Aujourd’hui on assiste à une « Renaissance africaine » qui invite à aller de l’avant.

C’est l’objectif de la Conférence des ministres africains de la culture et du Forum des Maires dont l’objet est de créer un cadre unifié pour des échanges et des partenariats à travers l’adoption du Manifeste pour le renouveau de la culture africaine et afro descendante qui place la culture au cœur des politiques publiques territoriales.

La viabilité de ce chemin passe par une prise en compte de l’importance de la contribution de la culture et par la nécessite de penser le monde à partir de l’Afrique, à partir de Rabat Capitale de la Culture africaine qui transmet à son tour le flambeau à une autre capitale de la culture.





Lundi 22 Mai 2023

Chroniqueurs invités | Lifestyle | Breaking news | Portfolio | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Communiqué de presse | Santé & Bien être | Sport | Culture & Loisir | Conso & Environnement | Digital & Tech | Eco Business | Auto-moto | Formation & Emploi | Musiczone | Chroniques Vidéo | Les Chroniques Radio | Bookcase | L'ODJ Média




A mag created with Madmagz.







Recherche






















Le bouquet L'ODJ : Web Radio    , Portail Web   , Application Mobile   , Magazine connecté   , e-Kiosque PDF  , Régies Arrissala
Menu collant à droite de la page