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Ni Ukraine, ni Israël


Rédigé par le Samedi 21 Juin 2025



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La Russie avance résolument vers une victoire militaire en Ukraine. Donald Trump, président des Etats-Unis, a retiré son pays de la partie, convaincu que la dépense n’était plus justifiée. Un éventuel succès militaire de l’Ukraine relève, désormais, du fantasme.

Les dirigeants politiques européens, abandonnés en rase steppe eurasienne par le parrain américain, se retrouvent seuls face à la Russie. Le plus inquiétant pour les peuples européens, qui ont sévèrement subi les conséquences économiques du conflit en Ukraine, est que leurs dits dirigeants ne semblent pas avoir le courage politique de Donald Trump de reconnaître que la partie est perdue.

Plus ces derniers s’entêtent et persistent dans leur soutien à l’Ukraine, dans l’unique but de retarder le moment fatidique de l’annonce de la défaite, plus l’armée russe va avancer en territoire ukrainien, plus le goût de la dite défaite sera amer.

Coupés du gaz naturel russe bon marché, les pays européens ont vu leurs factures énergétiques exploser, ce qui a entraîné des délocalisations d’unités de production et accéléré leur désindustrialisation. 

Une fois la guerre terminée, les pays européens devront, par ailleurs, restituer à la Russie ses avoirs qu’ils ont gelés dans leurs banques.

Un désastre sur toute la ligne.

L’illusoire « changement de régime »

De fait, une victoire militaire de l’Ukraine sur la Russie n’a jamais été réellement envisagée. Les experts militaires occidentaux ne sont pas stupides. L’ensemble de la stratégie de l’affrontement contre la Russie tablait plutôt sur une crise financière, consécutive aux sanctions imposées à Moscou, pour susciter une colère populaire et une crise politique aboutissant à l’effondrement du « régime de Vladimir Poutine ».

C’est exactement le même raisonnement qui a structuré la stratégie d’Israël dans son attaque du 13 juin contre l’Iran. A suivre les analyses et commentaires des « experts » en géopolitique sur les médias occidentaux, cette dangereuse illusion était largement partagée.

Faisant preuve d’une méconnaissance abyssale de la mentalité des Iraniens, par ailleurs effectivement très déçus et critiques envers le régime des mollahs, les pseudo-experts ont supposé, à tort, que les Iraniens, « encouragés » par les bombardements israéliens que leur pays subissait, allaient se soulever contre leurs dirigeants.

Les Perses ont, au contraire, mis leurs divergences politiques de côté et fait front commun face à l’agression étrangère, comme ils l’ont toujours fait, le long de leur histoire.

Les généraux israéliens sont lâches et cruels, mais pas idiots. Détruire systématiquement les installations nucléaires iraniennes, réparties à travers le territoire et enfouies profondément sous terre, n’a jamais été une véritable option. 

Au mieux, de telles frappes aériennes israéliennes peuvent retarder quelque peu le programme nucléaire iranien, mais sûrement pas le stopper définitivement.

Se faire détromper par Trump

Pour ce faire, les Israéliens auront besoin de bombes anti-bunker GBU 57, seule capable de percer, par exemple, les 60 mètres de roche qui protège le site de Fordo, situé dans une région montagneuse à une centaine de kilomètres au Sud de Téhéran.

Les seuls avions militaires capables de porter cette bombe, qui pèse 13,6 tonnes, sont le B52, dont la conception date de la fin des années 40 du siècle dernier, et le B2, de conception plus récente et doté de capacité de furtivité.

Israël ne possède ni la bombe GBU 57, ni aucun des avions bombardiers B52 et B2.

L’autre option pour Israël est d’utiliser ses bombes atomiques contre les installations nucléaires iraniennes. Il va sans dire qu’Israël, dont l’image à l’international est déjà plus qu’abîmée par le génocide à Gaza, serait automatiquement déclaré Etat voyou et mis au ban de la communauté internationale.

Ceci en supposant que le Pakistan va se retenir d’entrer dans la partie et sertir Israël de quelques champignons atomiques.

A travers sa déclaration du 19 juin, la Maison blanche a fait savoir que le président Trump se donnait deux semaines avant de prendre la décision d’intervenir, ou pas, dans le conflit Israël vs Iran. Moscou et Pékin ont clairement fait comprendre à Washington que l’implication directe des Etats-Unis dans la guerre entre Israël et l'Iran ne devrait pas être envisageable.

Dans un article du New York Times intitulé « Les intercepteurs israéliens survivront-ils aux missiles iraniens ? » et daté du 19 juin, les auteurs mettent en évidence la fragilité d’Israël en raison de son stock limité de missiles intercepteurs pour alimenter son système de défense aérienne.

La question est maintenant de savoir si l’Iran dispose de suffisamment de missiles et de lanceurs opérationnels pour continuer à frapper Israël et si cette dernière dispose également de suffisamment de missiles intercepteurs pour pouvoir tenir les deux semaines de « réflexion » énoncées par Trump.

Quelque chose me dit que Netanyahou ne vas pas tarder à se faire appeler « Zelensky ».





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Samedi 21 Juin 2025


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