Un drame économique et écologique
Une statistique hallucinante révélée par le Conseil de la concurrence, qui met en lumière un gaspillage massif et systémique touchant tout le pays.
Entre pertes financières, impact écologique et détournement des subventions, le symbole de la subsistance se transforme en véritable casse-tête national.
Un coût financier et social astronomique
Selon la Fédération marocaine des boulangeries et pâtisseries (FMBP), ce gaspillage représente près de 11 milliards d’unités par an, soit 13,2 milliards de dirhams si l’on considère le prix minimal d’un pain à 1,20 dirham.
Ce n’est pas seulement une perte d’argent : c’est aussi une ressource publique détournée, puisque les subventions destinées à rendre le pain accessible aux familles modestes ne remplissent plus pleinement leur rôle.
Mais le problème ne se limite pas aux chiffres. Il touche l’ensemble de la chaîne de production, du champ au fournil.
Une part du blé récolté est perdue dès les champs, avec un taux de rebut qui peut atteindre 20 % à cause du climat, d’infrastructures de stockage vétustes et de pratiques agricoles traditionnelles.
Même dans les silos ou les dépôts, 5 à 7 % de pertes s’ajoutent, et la distribution voit encore 5 % de pain disparaître avant d’arriver à l’assiette.
Du champ à la table : où se perd le pain ?
Ensuite, les traditions sociales, notamment pendant les fêtes, où l’abondance prime sur la raison.
Enfin, la méconnaissance des méthodes de stockage et de conservation accentue le phénomène. Le pain, pourtant symbole de partage, devient ainsi jetable.
L’impact écologique : quand le gaspillage menace les ressources
Chaque pain jeté représente donc non seulement une perte d’argent, mais aussi une utilisation inutile de ressources vitales : eau, énergie et sols cultivables.
Dans un pays où l’eau est précieuse, ce gâchis a un vrai impact environnemental.
Quelles solutions pour limiter le fléau ?
Face à ce constat, il devient urgent de sensibiliser les citoyens, d’améliorer la gestion des stocks et de réfléchir à des pratiques agricoles plus modernes.
Certaines boulangeries commencent à recycler le pain invendu ou à le redistribuer via des associations.
Mais pour réduire véritablement ce gaspillage, il faudra un engagement collectif, mêlant politique, industrie et consommateurs.
Le pain, ce symbole ancestral de la subsistance marocaine, mérite mieux que la poubelle. Le suivi des initiatives à venir et les mesures gouvernementales seront à observer de près : le Maroc peut-il transformer cette tragédie quotidienne en opportunité ?












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