Quand la poésie marocaine trace sa route
À l’heure où les algorithmes dictent les tendances et où les reels bouffent les vers, la nouvelle sonne comme une revanche douce : la Maison de la Poésie au Maroc vient de décrocher le Prix 2026 de l’Académie mondiale de Poésie, à l’occasion de ses quinze ans.
Pas mal pour une structure qui a milité, dès 1998, pour faire naître… la Journée mondiale de la Poésie elle-même ! Oui, oui. Ce n’est pas juste une maison de mots : c’est une maison qui a soufflé l’idée au monde entier.
Créée pour offrir un espace aux plumes marocaines, aux rimes en darija ou en amazighe, aux silences berbères et aux cris de l’âme casablancaise, la Maison a su, année après année, faire vibrer l’underground poétique local.
Dans une époque où tout va trop vite, elle rappelle que le poème, lui, prend son temps.
Un souffle marocain à Vérone
La cérémonie officielle aura lieu le 21 mars 2026, à Vérone, cette ville romantique qui a vu naître Roméo et Juliette. Et ce jour-là, c’est une autre histoire d’amour qu’on célébrera : celle entre le Maroc et la poésie.
Pour les initiés, cette distinction mondiale est loin d’être un hasard : la Maison de la Poésie ne s’est jamais contentée d’organiser des soirées entre intellos en babouches.
Elle a investi les quartiers, soutenu des jeunes poètes, valorisé les poèmes qui viennent du Maroc, de l’intime, du quotidien. Des vers qui sentent l’oud, la poussière de Tamesna, ou la chaleur d’un café populaire.
La poésie marocaine a encore des choses à dire
Alors, on fait quoi maintenant ? On lit un recueil d’Abdellatif Laâbi ? On va écouter un open mic dans un riad de Rabat ? Ou on écrit enfin ce poème qu’on a en tête depuis longtemps ?
Une chose est sûre : avec ce prix, la Maison de la Poésie au Maroc vient de prouver que la rime n’est pas morte. Elle vit, elle pulse, elle voyage.