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Quand la Bretagne devient la nouvelle Kabylie… selon Alger


Rédigé par le Vendredi 16 Mai 2025

Canal Algérie accuse la France d’« occuper » la Bretagne, dans une manœuvre absurde pour détourner l’attention de ses propres scandales diplomatiques :
L’État algérien détourne l’attention en pointant du doigt la Bretagne comme territoire "colonisé"
Ce coup médiatique survient en pleine tourmente diplomatique entre Alger et Paris
Une stratégie classique d’ennemi imaginaire pour camoufler les vrais scandales



À force de vouloir noyer les vrais problèmes dans une bouillabaisse géopolitique, l’État algérien vient de réinventer une forme rare de fiction documentaire : faire de la Bretagne un territoire occupé. Oui, la Bretagne, ses crêpes, son biniou, ses menhirs et ses festivals celtiques. Apparemment, pour la télévision publique algérienne, ce n’est pas juste une région française à forte identité culturelle — c’est une colonie. Le tout servi avec l’aide d’un militant d’extrême droite qui ressemble plus à un troll de forum qu’à un chef de résistance.

Le timing n’est évidemment pas anodin : Paris et Alger sont en froid polaire. Certains diplomates algériens sont dans la sauce, accusés d'activités qui feraient rougir un roman d'espionnage. Entre enlèvements, accusations de terrorisme et documents embarrassants, l’ambassade algérienne à Paris ressemble à un plateau de série noire. Alors que fait un pouvoir pris en flagrant délit de barbouzerie internationale ? Il détourne l’attention avec un tour de magie médiatique. Pouf ! Voici que la Bretagne devient soudain la nouvelle Palestine, la nouvelle Kabylie, la nouvelle… tout ce que vous voulez, tant que ce n’est pas Alger dans le viseur.

Évidemment, on pourrait en rire si ce n’était pas aussi tragiquement révélateur. Plutôt que de répondre aux accusations gravissimes relayées par des médias français — impliquant même le président algérien dans certaines affaires — le régime préfère la vieille recette : créer un ennemi extérieur. Mais cette fois, pas Israël, pas le Maroc, pas même les États-Unis. Non : la Bretagne. Pourquoi pas la Lozère, tant qu’on y est ?

En réalité, le coup de projecteur sur la Bretagne — qui ne demandait rien à personne — s’inscrit dans une stratégie bien rodée. Quand la pression monte à l’intérieur, on tape à l’extérieur. Et tant pis si c’est grotesque. Tant pis si on donne la parole à un groupuscule nostalgique du Troisième Reich. Tant pis si le monde rit. Le but n’est pas d’avoir raison, mais de détourner l’attention.

Mais attention, cette stratégie a ses limites. Car aujourd’hui, les opinions publiques ont accès à mille sources, à mille témoignages. La propagande ne passe plus comme en 1970. Et plus on pousse l’absurde, plus on révèle le vide. Surtout quand les journalistes enquêtent, les juges européens s’agitent et que la vérité, elle, commence à cogner à la porte.

Revenons deux secondes sur cette idée saugrenue : la Bretagne, "colonie française". C’est un peu comme si on disait que Marseille est sous occupation italienne à cause de son accent ou que le Cantal veut son indépendance... Les Bretons sont français. Ils râlent comme des Français, ils votent comme des Français, ils mangent comme des Français — parfois même mieux.

Alors oui, leur langue mérite d’être mieux protégée, et leurs traditions mieux respectées. Mais ça ne justifie en rien d’exporter sur eux une guerre d’image algéro-française. Cette instrumentalisation est une insulte à leur histoire comme à leur présent. Et c’est surtout le signe d’un régime qui perd le contrôle de sa propre narration.

L’arme de distraction massive

Ce n’est pas la première fois qu’un régime fragilisé invente un ennemi extérieur pour souder l’intérieur. De l’Amérique de McCarthy qui voyait des communistes partout aux dictateurs qui pointent "l’impérialisme" pour faire oublier les pénuries, la recette est connue.

En Algérie, cette tendance s’accentue à mesure que la jeunesse exprime son ras-le-bol, que la diaspora se mobilise, et que l’économie vacille malgré les revenus gaziers. Ce genre de coup médiatique donner une tribune à un militant breton ultranationaliste pour faire diversion ne dupe plus personne. Ni les Algériens, ni les Français, ni même les Bretons, qui doivent se demander pourquoi soudain, ils sont devenus des enjeux géostratégiques sans avoir rien demandé.

Algérie, Bretagne, Canal Algérie, diplomatie, désinformation, France, propagande, extrême-droite, scandale, télévision






Vendredi 16 Mai 2025

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