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Replay - Conférence : "Le Maroc conjugué au féminin pluriel"


​La Fondation Abdelkrim Bouallou pour la Culture et la Mémoire a organisé sa 6ème conférence, depuis la fin de l’année 2023 date de sa création, sur une thématique importante et circonstancielle.



La circonstance est la journée du 8 mars célébrant « la journée internationale des droits des femmes », qui va avoir lieu pendant le ramandan cette année. 

Et pour ne pas déroger aux habitudes et à l’ambiance ramadanesque, la fondation a choisi de célébrer cette journée un peu à l’avance. 

Cette conférence fût animée par l’illustre enseignant, chercheur et auteur M. Farid El Asri. Anthropologue, professeur de sciences politiques, doyen du collège des sciences sociales de l’Université Internationale de Rabat. Il est également directeur du think tank Center for Global Studies à la même université. Ce sont là ses principales fonctions. Plus de détails sur ses activités et des publications peuvent être retrouvés sur son site web www.elasrifarid.com.  

L’objectif de la conférence était de mettre en avant le rôle social des femmes marocaines depuis l’indépendance et peut être même avant, son rôle dans l’espace privé mais également dans l’espace public. 

Il y a des facteurs importants qui définissent son rôle au sein de la société, l’éducation et le milieu de départ, le niveau d’instruction, la culture, le niveau de spiritualité voire de religiosité. 

Tous ces facteurs entrainent des choix de vie pour la femme marocaine, des choix concernant le modèle familial qu’elle décidera pour sa petite famille, si petite famille il y a, mais également pour la carrière professionnelle qu’elle décidera pour elle-même, si carrière il y a.  
Depuis l’indépendance, il y a eu des dynamiques sociales et des évolutions progressives du statut de la femme dans le contexte musulman qui est le nôtre. 

Il n’empêche, il existe encore une dissymétrie entre les hommes et les femmes au Maroc par les faits, les chiffres ainsi que le rapport culturel de la société à la femme. 

La pluralité féminine au Maroc est consacrée dans le préambule de la constitution marocaine par sa tradition religieuse, musulmane, juive, et il est même permis de citer les autres minorités religieuses puisque SM le Roi est le commandeur des croyants et non des musulmans, son arabité, son amazighité, son origine hassani…Et c’est ce qui participe à la force du Maroc. 

Il existe au Maroc des femmes conservatrices et qui assument ce conservatisme. Il existe également des femmes militantes modernistes qui poussent le modernisme à ces confins.

L’existence de ces deux bords enrichit les débats au sein de la société marocaine. Il faut juste éviter les extrémismes et les visions de rejet que peut avoir l’une ou l’autre partie. 

La différence ne doit nullement vouloir dire complot, opposition à tout va, blocage en tout genres. La différence est un enrichissement et un chemin vers le perfectionnement, lorsqu’il y a la bonne foi et l’intérêt suprême de la nation avant toute chose. 

Les femmes au Maroc doivent avoir la foi joyeuse et heureuse d’un côté et de l’autre un militantisme constructif et ouvert. 
Le monde bouge dans tous les sens. Il est devenu disruptif pour ne pas dire imprévisible, agile, hautement technologique. Ces changements imposent une forte autonomisation des femmes citadines et rurales au Maroc. 

Dans ce domaine, on ne peut pas ne pas mentionner le rôle joué par l’INDH dans le changement de la vie d’une grande franche des populations féminines rurales.  

Il est à rappeler au passage que le niveau de maturité des femmes au Maroc n’est pas venu par hasard. Il est le résultat du travail et du militantisme réfléchi et soutenu de plusieurs femmes marocaines. 

Nous n’allons pas citer celles qui sont encore de ce monde car elles sont nombreuses, par contre nous citerons celles qui nous ont devancés et dont le travail est resté bien ancré dans l’histoire du Maroc pour avoir remis en cause l’inféodation des femmes aux hommes. Il s’agit notamment de : 

 
  • Malika El Fassi, figure du mouvement de libération nationale signataire du manifeste de l’indépendance. Elle avait dit à l’époque « sans éducation, les femmes ne peuvent être ni les compagnes idéales des hommes, ni de bonnes éducatrices des générations futures ». En 1955, elle revendiquera le droit de vote pour les femmes auprès de Feu Mohammed V. 
  • Touria Chaoui, la première femme pilote du monde arabe (1936-56)
  • Fatema Mernissi, universitaire, sociologue et féministe marocaine. Un livre récent vient de paraitre. Il a été édité par un professeur à l’université de Californie sous le nom « Fatema Mernissi for our times ». La liste de ses publications sont présentées ci-dessous (source : Wikipedia).  
  • Sans oublier les femmes oubliées voire méconnues qui ont marqué  l’histoire du Maroc. Il s’agit notamment de : 
  • Tin Hinan, la reine des Touaregs originaire du Tafilalt au Maroc ayant vécu au 4ème siècle et qui a unifié les tribus Touareg.  
  • Fatima al-Fihri, la fondatrice de la première université du monde à Fès au 9ème  siècle.
  • Zaynab Nefzaouia, fondatrice de Marrakech. Elle fût une importante figure de la dynastie des Almoravides. Elle était l’une des femmes de Youssef Ibn Tachfine. 
  • Sayyida al-Hurra, la reine corsaire, princesse d’origine maroco-andalouse ayant vécu durant le règne Wattasside. Elle a régné sur la ville de Chefchaouen. 
  • Chamsi az-Ziwawiya, régnait sur les Bani Yznaten au XIVème siècle à Ziwawa, dans le Rif actuel.
  • Lalla Aziza Seksawiya médiatrice, en tant que saliha c’est-à-dire une sainte.
  • Sahaba er-Rahmania au XVIe siècle, ambassadrice auprès de l’empire ottoman.
  • Khnata bent Bakkar ayant vécu au 17ème sicle, conseillère de son conjoint, le sultan Moulay Ismaïl, pendant un demi-siècle. Elle a dirigé le Maroc pendant 16 ans en tant que régente. 
  • Kharboucha, la rebelle. Véritable icône de la résistance au Maroc vers la fin du 19ème siècle dans la tribu des Oulad Zayd dans la région des Abda. 

Après ce mot de présentation, le professeur Farid El Asri a gratifié l’assistance d’un brillant exposé. Un débat fort enrichissant s’en est suivi sur les différents points abordés par le professeur El Asri.   
Samedi 1 Mars 2025


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