Le Maroc vient d’être réélu au Conseil de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Certains, chez nous ou ailleurs, pourraient y voir une simple formalité diplomatique. Mais pour qui suit de près les enjeux agricoles et alimentaires, c’est tout sauf anodin : c’est la reconnaissance d’un engagement réel, d’une expertise et d’une vision qui dépassent nos frontières.

Depuis des années, le Maroc s’impose comme un acteur clé de la sécurité alimentaire en Afrique. Nos politiques agricoles, nos investissements dans les filières stratégiques, notre capacité à innover malgré les défis climatiques, forcent le respect – même chez ceux qui, parfois, préfèrent détourner le regard.

Soyons lucides : cette présence marocaine dérange parfois. Elle gêne ceux qui, sur le continent, peinent à sortir de la dépendance alimentaire ou à bâtir une vraie stratégie agricole. Elle agace ceux qui voient dans le Maroc un concurrent plus qu’un partenaire. Mais c’est justement là que notre pays doit assumer son rôle : celui d’un leader africain, capable de partager son expérience, de tendre la main, mais aussi de défendre ses intérêts.

La sécurité alimentaire n’est pas qu’un enjeu technique. C’est une question de souveraineté, de stabilité, de dignité. Et sur ce terrain, le Maroc a des leçons à donner, sans arrogance mais sans fausse modestie non plus.

Ne soyons pas naïfs : siéger au Conseil de la FAO, c’est aussi entrer dans une arène où s’affrontent visions, stratégies et parfois égos nationaux. Le Maroc y porte la voix de l’Afrique, mais aussi la sienne propre : celle d’un pays qui croit à la coopération Sud-Sud, à l’innovation, à la gestion durable des ressources. Face à certaines puissances qui préfèrent l’assistanat à l’autonomie, il faut tenir bon, défendre notre modèle, et refuser toute mise sous tutelle.

Pourquoi cette réélection doit parler à chaque Marocain
Pour nous, citoyens, cette victoire diplomatique n’est pas un trophée de plus à accrocher au mur. C’est une invitation à croire en notre potentiel, à soutenir nos agriculteurs, à valoriser nos terroirs. C’est aussi un rappel : le Maroc qui gagne à l’ONU, c’est le même qui doit gagner la bataille de l’autosuffisance alimentaire chez lui, dans ses campagnes, auprès de ses jeunes.

Ce mandat à la FAO, c’est une responsabilité. L’Afrique attend du Maroc des solutions, des idées, des résultats. À nous de montrer que notre engagement n’est pas que diplomatique : il est concret, solidaire, ambitieux.

Et si, pour une fois, on transformait nos succès internationaux en progrès réels pour nos citoyens ?