Par Saïd Temsamani
Soixante-huit ans plus tard, cet esprit renaît, porté par une autre génération, dans un autre contexte, mais avec la même foi dans les vertus de l’engagement citoyen. Le 11 janvier dernier, date hautement symbolique de la présentation du Manifeste de l’Indépendance, le Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal annonçait le lancement officiel du programme « 2025, Année du Volontariat », comme pour inscrire cette initiative contemporaine dans le prolongement direct des grandes épopées nationales. Et le 15 février, à Ouled Frej, dans la province d’El Jadida, le coup d’envoi opérationnel était donné, marquant le début d’un cycle d’actions concrètes sur l’ensemble du territoire.
Mais il ne s’agit pas simplement de raviver une mémoire glorieuse. Le programme 2025 entend répondre à des besoins bien actuels : renforcer la cohésion sociale, encourager l’engagement des jeunes, ancrer l’action politique dans le réel, et surtout, redonner au mot « volontariat » toute sa portée structurante. Dans une époque souvent marquée par le repli sur soi, l’individualisme et la fragmentation du lien social, cette initiative prend le contre-pied d’une logique consumériste de la citoyenneté, pour lui restituer son sens noble : celui de la participation active au bien commun.
Le Parti de l’Istiqlal, fort de son héritage historique dans les luttes de libération comme dans les grands chantiers nationaux, se positionne ainsi comme le catalyseur d’une nouvelle dynamique. Une dynamique de terrain, décentralisée, enracinée dans les territoires et portée par les jeunes, les associations, les élus, les cadres et les militants. En somme, un volontariat qui ne se contente pas de gestes symboliques, mais qui ambitionne de construire des passerelles durables entre générations, régions et aspirations citoyennes.
À travers cette mobilisation, c’est un Maroc confiant en ses forces vives qui se dessine. Un Maroc fidèle à l’héritage de la Route de l’Unité, mais résolument tourné vers les défis du présent : inclusion sociale, développement local, justice territoriale, participation démocratique. Ce n’est pas un hasard si cette initiative voit le jour sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dont la vision de développement repose précisément sur la valorisation du capital humain, la solidarité intergénérationnelle, et la construction d’un modèle fondé sur la proximité, l’efficacité et l’équité.
2025 ne sera pas seulement une année. Elle se veut un tournant, une matrice, une promesse. Celle de remettre l’engagement au cœur de la chose publique. Celle de réconcilier les citoyens avec leur pouvoir d’agir. Celle, enfin, de dire que l’avenir du Maroc se construira, comme hier, avec les bras de sa jeunesse, le souffle de ses territoires et la foi indéfectible en cette unité qui fait sa force.