Depuis le début de 2025, Harvard fait l’objet d’un assaut frontal de l’administration Trump. Le 29 janvier, un décret présidentiel (n°14173) supprime les programmes de diversité et d’inclusion dans les contrats publics. Quelques jours plus tard, les financements fédéraux alloués aux universités sont gelés – une mesure qui vise particulièrement Harvard. Le gel sera brièvement suspendu par un juge fédéral, sans éteindre l’offensive.
 

En mars, la Maison Blanche hausse le ton. Trump menace de couper jusqu’à 2,3 milliards de dollars de subventions, reprochant à Harvard une « dérive woke » et une prétendue complaisance envers l’antisémitisme. Le gouvernement exige des audits internes et des réformes dans les politiques d’admission. Harvard refuse et dénonce une ingérence politique dans sa gouvernance.
 

Le conflit atteint un nouveau seuil en avril. Face au refus de se plier aux injonctions, l’administration bloque les financements et évoque la suppression du statut fiscal privilégié de l’université. Le 21 avril, Harvard contre-attaque en portant l’affaire en justice, invoquant la violation de son autonomie académique garantie par la Constitution.
 

La riposte la plus radicale intervient le 22 mai : le Département de la Sécurité intérieure annonce la révocation du droit de Harvard à accueillir des étudiants étrangers. L’université obtient en urgence une suspension judiciaire de cette mesure. L’impact reste profond : des universités allemandes offrent déjà d’accueillir les étudiants concernés.
 

Dernier rebondissement en date : mardi 27 mai, la Maison Blanche annonce vouloir mettre fin à tous les contrats fédéraux conclus avec Harvard, estimés à 100 millions de dollars. Une lettre a été adressée aux agences fédérales pour identifier les accords concernés et étudier leur annulation ou leur redéploiement vers d’autres institutions.
 

Alan Garber, président par intérim de Harvard, accuse la Maison Blanche de « chantage politique » et rappelle que l’université est un pilier de la liberté académique américaine. De nombreuses institutions académiques et ONG ont exprimé leur inquiétude, estimant que cette attaque pourrait créer un dangereux précédent.
 

Jamais une université américaine n’a subi une telle pression politique de la part du pouvoir exécutif. L’issue reste incertaine. Harvard finira-t-elle par plier sous les coups d’une Maison Blanche résolue à imposer son agenda ? Ou bien Donald Trump devra-t-il reculer face à une mobilisation académique et judiciaire croissante ?