À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Maroc a initié un prêche unifié dans les mosquées du Royaume. Cette démarche, qui s’inscrit dans une campagne nationale s’étendant du 25 novembre au 10 décembre, vise à sensibiliser l’opinion publique et mobiliser institutions et acteurs de la société civile.

Dans ce sermon, les imams ont rappelé que l’Islam condamne fermement toute forme de violence, qu’elle soit physique, psychologique ou numérique. Le message est limpide : les injustices commises à l’encontre des femmes ne trouvent aucune justification dans les enseignements religieux. Ce discours spirituel appelle à une réforme des mentalités et des comportements, soulignant la place centrale de la femme dans une société juste et équilibrée.

Le prêche a également mis en lumière un phénomène inquiétant : le harcèlement numérique. Avec l’essor des réseaux sociaux, ce type de violence cible particulièrement les femmes, notamment les jeunes. Les imams ont condamné fermement ces abus en ligne, insistant sur l’éthique dans l’usage des outils technologiques et rappelant l’importance de protéger l’honneur et la dignité des femmes.

Bien que différente des violences traditionnelles, la violence numérique porte les mêmes stigmates : humiliation, marginalisation et profondes séquelles psychologiques. À travers ce sermon, les institutions religieuses appellent à une mobilisation collective pour encourager une utilisation responsable et respectueuse des technologies.

En intégrant le thème de la lutte contre la violence faite aux femmes dans ses sermons, le Maroc démontre sa capacité à conjuguer valeurs religieuses et droits humains. Contrairement à une perception souvent limitée à un combat militant ou politique, cette cause trouve des racines solides dans les préceptes islamiques. Les hadiths et versets coraniques, souvent méconnus ou mal interprétés, sont réhabilités pour promouvoir le respect, la bienveillance et l’égalité.

Cette approche touche une large population marocaine, généralement plus réceptive aux messages spirituels qu’aux discours militants. Elle met également en évidence que l’éradication des inégalités n’est pas une responsabilité uniquement féminine, mais une mission collective impliquant hommes, institutions et société civile.

Consacrer un prêche à cette thématique illustre une prise de conscience face aux défis sociétaux liés à la condition féminine. Bien que des progrès restent à accomplir, cette initiative marque un pas important dans la lutte pour l’élimination de la violence envers les femmes. En conciliant spiritualité et aspirations modernes, le Maroc pose les bases d’un modèle unique où religion et droits humains s’allient pour bâtir une société plus équitable.

À travers cette dynamique, le Royaume démontre que la lutte pour les droits des femmes peut s’ancrer profondément dans les valeurs spirituelles, transformant les prêches en véritables leviers de changement social.