Dans le paysage boursier marocain, les introductions en Bourse (IPO) restent l’un des thermomètres les plus scrutés pour évaluer la vitalité du marché des capitaux. En 2024, une seule entreprise a osé franchir le pas : CMGP Group, spécialisé dans les solutions d’irrigation et d’agriculture. Une opération saluée pour son audace, mais qui ne suffit pas à masquer la panne persistante du marché primaire depuis près d’une décennie.
L’introduction de CMGP sur le marché principal a permis une levée de fonds d’environ 600 millions de dirhams. L’opération a été bien accueillie, avec un taux de souscription respectable, traduisant un intérêt réel pour les valeurs industrielles innovantes.
Cette IPO a surtout été perçue comme un test grandeur nature : celui d’un retour possible à la cotation pour des entreprises de taille intermédiaire, désireuses de financer leur croissance en diversifiant leurs sources de capitaux. Mais le signal reste isolé.
Un marché primaire sous respiration artificielle
Depuis 2019, les IPO se font rares à la Bourse de Casablanca. En 2023, aucune entreprise n’a fait le saut. Les années précédentes n’ont guère été plus actives. Pourtant, plusieurs PME ou ETI affichent des fondamentaux solides et un fort potentiel de croissance.
Plusieurs freins sont identifiés :
Des exigences réglementaires jugées contraignantes (gouvernance, transparence, publication des résultats).
Une faible culture boursière chez les dirigeants, souvent attachés à une gestion familiale ou confidentielle.
Des incitations fiscales jugées insuffisantes, notamment face à l’endettement bancaire, encore privilégié.
Et une liquidité perçue comme trop faible pour espérer attirer durablement les investisseurs.
Des pistes pour réanimer le marché des IPO
Face à cette atonie, des solutions sont évoquées. Parmi elles :
Créer un compartiment dédié aux PME, avec des règles d’entrée allégées mais un encadrement rigoureux.
Accompagner les entreprises en amont via un label « pré-Bourse ».
Développer une culture boursière territoriale, hors de Casablanca, en mobilisant les CRI et les chambres de commerce.
Le Maroc dispose d’un tissu entrepreneurial dynamique. Mais sans pont vers le marché des capitaux, beaucoup d’entreprises plafonnent faute de financement adéquat.
Si les entreprises ne vont pas en Bourse, c’est peut-être parce qu’elles n’y voient plus d’intérêt réel. Pourquoi se soumettre à une transparence totale, à la pression des actionnaires minoritaires, ou à la dictature des résultats trimestriels… quand les banques offrent des crédits ciblés et que le capital-investissement reste discret ?
En réalité, la Bourse n’est plus perçue comme un levier de transformation, mais comme un outil lourd, technique et risqué. À force de rester cantonnée aux grandes capitalisations, la place casablancaise s’est déconnectée de la nouvelle économie marocaine : startups, entreprises digitales, PME industrielles.
Tant que l’IPO restera une anomalie au lieu d’un passage naturel dans la vie d’une entreprise, le marché primaire marocain sera condamné à vivre de soubresauts… et de regrets.
L’introduction de CMGP sur le marché principal a permis une levée de fonds d’environ 600 millions de dirhams. L’opération a été bien accueillie, avec un taux de souscription respectable, traduisant un intérêt réel pour les valeurs industrielles innovantes.
Cette IPO a surtout été perçue comme un test grandeur nature : celui d’un retour possible à la cotation pour des entreprises de taille intermédiaire, désireuses de financer leur croissance en diversifiant leurs sources de capitaux. Mais le signal reste isolé.
Un marché primaire sous respiration artificielle
Depuis 2019, les IPO se font rares à la Bourse de Casablanca. En 2023, aucune entreprise n’a fait le saut. Les années précédentes n’ont guère été plus actives. Pourtant, plusieurs PME ou ETI affichent des fondamentaux solides et un fort potentiel de croissance.
Plusieurs freins sont identifiés :
Des exigences réglementaires jugées contraignantes (gouvernance, transparence, publication des résultats).
Une faible culture boursière chez les dirigeants, souvent attachés à une gestion familiale ou confidentielle.
Des incitations fiscales jugées insuffisantes, notamment face à l’endettement bancaire, encore privilégié.
Et une liquidité perçue comme trop faible pour espérer attirer durablement les investisseurs.
Des pistes pour réanimer le marché des IPO
Face à cette atonie, des solutions sont évoquées. Parmi elles :
Créer un compartiment dédié aux PME, avec des règles d’entrée allégées mais un encadrement rigoureux.
Accompagner les entreprises en amont via un label « pré-Bourse ».
Développer une culture boursière territoriale, hors de Casablanca, en mobilisant les CRI et les chambres de commerce.
Le Maroc dispose d’un tissu entrepreneurial dynamique. Mais sans pont vers le marché des capitaux, beaucoup d’entreprises plafonnent faute de financement adéquat.
Si les entreprises ne vont pas en Bourse, c’est peut-être parce qu’elles n’y voient plus d’intérêt réel. Pourquoi se soumettre à une transparence totale, à la pression des actionnaires minoritaires, ou à la dictature des résultats trimestriels… quand les banques offrent des crédits ciblés et que le capital-investissement reste discret ?
En réalité, la Bourse n’est plus perçue comme un levier de transformation, mais comme un outil lourd, technique et risqué. À force de rester cantonnée aux grandes capitalisations, la place casablancaise s’est déconnectée de la nouvelle économie marocaine : startups, entreprises digitales, PME industrielles.
Tant que l’IPO restera une anomalie au lieu d’un passage naturel dans la vie d’une entreprise, le marché primaire marocain sera condamné à vivre de soubresauts… et de regrets.
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