Lors d’une conférence intitulée « Science Week » à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Rabat, l’architecte Tarik Oualalou a exploré l’histoire et l’avenir de l’architecture, expliquant que la conception du Grand Stade Hassan II visait à créer une identité unique et authentiquement marocaine. Il a souligné que la plupart des stades à travers le monde partagent des designs similaires, d’où la nécessité d’une approche distinctive.

Dans cette optique, Oualalou a expliqué que le concept du stade s’inspire du « moussem », un rassemblement saisonnier emblématique du Maroc. La tente, élément central de cet événement, a ainsi été choisie comme symbole architectural du stade.

« Cette tente n’est qu’un élément parmi un espace plus vaste. L’objectif est de concevoir un stade qui ne soit pas seulement un bâtiment, mais un lieu de vie offrant des services en continu », a-t-il ajouté.

L’architecte a mis en avant l’un des défis majeurs des infrastructures sportives : leur sous-utilisation en dehors des événements. Pour y remédier, l’équipe de conception a imaginé des espaces dédiés aux loisirs et aux activités sportives pour les enfants, garantissant une occupation permanente du site.

Le projet prévoit un stade intégré dans un environnement naturel, abritant une faune variée et des espaces publics dynamiques. Son architecture reposera sur une double structure intérieure et extérieure, favorisant une interaction entre l’espace fermé du stade et son environnement.

Oualalou a également révélé que le Grand Stade Hassan II sera le plus grand au monde, avec une tente de proportions monumentales, incarnant à la fois un symbole marocain et un motif universel. Cette structure mettra en avant l’hospitalité marocaine, un art de vivre que le pays souhaite valoriser en accueillant le Mondial 2030.

Dans un contexte de repli culturel à l’échelle mondiale, l’architecte a insisté sur le rôle du Maroc comme terre d’accueil et d’ouverture. « La Coupe du Monde sera l’occasion de montrer que le Maroc est un pays tourné vers le monde, où l’architecture est un message d’hospitalité et non un simple exercice de style », a-t-il affirmé. Il a également précisé que les ruelles des médinas marocaines ont inspiré la conception du stade, notamment en matière de gestion thermique et d’intégration urbaine.

Un projet d’envergure pour la finale du Mondial 2030

Ce complexe sportif d’envergure comprendra un stade couvert de 115 000 places, quatre terrains d’entraînement conformes aux standards de la FIFA, des parkings et un vaste village sportif. Ce dernier inclura un stade d’athlétisme de 25 000 places, une salle multisports, une piscine olympique, un centre de conférences et d’expositions, un hôtel, un centre commercial et un parc.

Les premières maquettes du Grand Stade Hassan II, situé à Benslimane à 40 km de Casablanca, ont été dévoilées. Conçu par Oualalou + Choi en collaboration avec Populous, il mettra en œuvre des matériaux à faible empreinte carbone comme le CarbonX et visera une certification énergétique de haut niveau (EnergyStar), réduisant sa consommation d’énergie de 45 à 60 % par rapport aux standards habituels. De plus, il sera conçu pour résister aux conditions climatiques extrêmes et aux vents violents.

Avec les préparatifs déjà en cours, le Maroc se positionne en tant que co-organisateur du Mondial 2030, prêt à accueillir la finale dans ce stade emblématique. Toutefois, il devra faire face aux pressions espagnoles qui souhaitent voir l’événement se dérouler à Madrid.