Radios et télévisions publiques : 55 % du temps pour la majorité
La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a récemment rendu public son rapport annuel pour l’année 2023, offrant un aperçu détaillé de la répartition du temps de parole sur les radios et télévisions publiques. Selon les données officielles, le gouvernement et la majorité parlementaire ont bénéficié de 55,25 % du volume total consacré aux affaires publiques, contre 44,75 % pour l’opposition.
Cette répartition, bien qu’en apparence équilibrée, suscite des débats sur l’équité et la pluralité dans l’accès aux médias publics, particulièrement dans un contexte où les citoyens s’attendent à une représentation juste de toutes les voix politiques.
Le rapport précise que les 55,25 % du temps de parole accordés au gouvernement et à la majorité incluent les interventions des membres de l’exécutif, les annonces officielles et les prises de parole des députés de la majorité. De son côté, l’opposition a utilisé 44,75 % du temps d’antenne, un chiffre qui regroupe les discours des partis d’opposition, les débats parlementaires et les critiques adressées au gouvernement.
La HACA souligne que cette répartition respecte les critères légaux en vigueur, qui visent à garantir un accès proportionnel aux médias publics en fonction du poids politique des différentes forces représentées au Parlement. Cependant, plusieurs observateurs estiment que cette domination du gouvernement reflète une tendance à privilégier les voix de l’exécutif dans le débat public.
Les réactions à la publication de ce rapport n’ont pas tardé. Du côté du gouvernement, on insiste sur le fait que ces chiffres sont conformes aux règles en vigueur et reflètent le rôle central de l’exécutif dans la gestion des affaires publiques. "Le gouvernement doit informer les citoyens des décisions importantes, ce qui explique ce volume de temps de parole", a déclaré un porte-parole.
L’opposition, en revanche, dénonce une inégalité persistante dans l’accès aux médias publics. "Nous constatons une fois de plus que les médias publics sont davantage utilisés comme un outil de communication gouvernementale que comme une plateforme pour un débat démocratique équilibré", a déclaré un représentant de l’opposition.
La publication de ce rapport relance le débat sur le rôle des médias publics dans une démocratie. Si la HACA assure que les règles de répartition sont respectées, certains analystes estiment qu’il est nécessaire de revoir ces critères pour garantir une plus grande diversité des voix.
"Le défi est de trouver un équilibre entre le rôle institutionnel du gouvernement et la nécessité de donner une visibilité équitable à l’opposition et aux autres acteurs de la société civile", explique un expert en communication politique.