L’Iran hausse le ton. Ce dimanche 22 juin, un membre influent de la Commission de la sécurité nationale au Parlement iranien a déclaré que les Gardiens de la révolution sont prêts à fermer le détroit d’Ormuz. La décision, lourde de conséquences, est désormais entre les mains du Conseil suprême de sécurité nationale. Elle intervient quelques heures après les frappes américaines ayant visé trois sites nucléaires majeurs : Fordo, Natanz et Ispahan. La tension est à son comble entre Téhéran, Washington et Tel-Aviv, et le monde entier retient son souffle.

Le détroit d’Ormuz, étroit passage maritime entre l’Iran et Oman, est l’artère principale du commerce énergétique mondial. C’est par ce couloir de 39 km de large que transitent près de 30 à 35 % du pétrole brut mondial destiné à l’exportation, soit plus de 17 millions de barils par jour. Un seul incident ici, et les prix du pétrole s’envolent, les routes maritimes se détournent, et les économies mondiales toussent.
 

Autant dire que sa fermeture, même temporaire, pourrait désorganiser les chaînes d’approvisionnement énergétiques mondiales, provoquer une flambée des prix, et plonger les marchés dans l’instabilité. C’est la gorge du monde industriel, par où passent les flux vitaux du Golfe vers l’Asie, l’Europe et au-delà.
 

Selon NBC, les États-Unis ont reçu des messages indirects de l’Iran après les frappes. En réponse, le vice-président J.D. Vance a mis en garde : toute tentative de fermeture du détroit serait « un acte suicidaire », ajoutant que les États-Unis ne laisseront pas la liberté de navigation être menacée. Les propos sont clairs, le ton est donné.

La menace iranienne vient en réaction directe à l’offensive militaire lancée par les États-Unis et Israël. Téhéran a riposté avec des missiles sur Israël, visant plusieurs villes : Tel-Aviv, Haïfa, Ness Tsiona. De son côté, Israël continue de frapper les infrastructures militaires et nucléaires iraniennes. Le conflit entre les deux puissances régionales est désormais frontal.

L’ONU appelle au calme, mais le Golfe est en ébullition. Le marché du pétrole est fébrile, et les pays importateurs s’inquiètent déjà des ruptures de stock ou de hausses de prix. Si le scénario se confirme, c’est tout l’ordre énergétique mondial qui vacillera.