Lors de la parade sur les Champs-Élysées, Marquinhos n’a pas hésité à lancer le slogan au micro : « Ousmane, Ballon d’Or ! », rapidement repris en chœur par les supporters. Le N.10 parisien, lunettes sur le nez et Rolex flambant neuve – remportée après un pari sur ses propres statistiques –, a accueilli l’enthousiasme avec un sourire discret, au milieu des tapes affectueuses de ses coéquipiers.

La scène s’est rejouée quelques heures plus tard au Parc des Princes, portée cette fois par DJ Snake et l’ensemble du staff, qui ont hissé « Ous » en triomphe devant un public conquis. Une reconnaissance méritée au terme de ce qui restera comme la meilleure saison de sa carrière.

Une saison exceptionnelle

À 28 ans, l’attaquant français a explosé tous les compteurs : 33 buts et 15 passes décisives toutes compétitions confondues. Mais au-delà des chiffres, c’est son influence dans le jeu qui a marqué. Positionné en faux numéro 9 par Luis Enrique, Dembélé a excellé dans un rôle hybride de meneur de jeu et d’attaquant.

Son but face à Arsenal en demi-finale aller, à la fois initié et conclu par lui-même, en est le parfait symbole. Qui aurait cru, en début de saison, qu’il ferait oublier Kylian Mbappé, parti au Real Madrid ? Pourtant, c’est bien lui qui a endossé le costume de leader offensif, tout en ajoutant à son registre une efficacité qu’on ne lui connaissait pas.

Le soutien de Luis Enrique

Même Luis Enrique, habituellement avare en éloges individuelles, s’est mué en porte-parole de la campagne parisienne. Samedi soir, après le triomphe contre l’Inter (5-0), le coach espagnol déclarait en conférence de presse :

« Je donnerais le Ballon d’Or à Ousmane Dembélé, rien que pour sa manière de défendre. C’est une preuve d’humilité. Il mérite ce trophée, pas seulement pour ses buts, mais aussi pour son travail défensif. »

Un pressing constant, notamment sur le gardien Yann Sommer en finale, a impressionné les observateurs et inondé les réseaux sociaux. Dembélé lui-même confiait sur Canal+ :

« Le coach m’a dit que je devais être un exemple, montrer aux jeunes qu’on doit attaquer et défendre. »

Une reconnaissance au sommet

Son rôle de leader n’a cessé d’être salué tout au long de la campagne européenne, jusqu’à être désigné meilleur joueur de la Ligue des champions 2024-2025 par l’UEFA. Dans son communiqué, le groupe technique de l’UEFA soulignait son impact :

« Outre ses huit buts, Dembélé a dirigé le jeu du PSG avec intelligence, persévérance et inspiration. »

Même le président Emmanuel Macron s’est joint au concert de louanges, évoquant un « crampon d’Or pour Ousmane » lors de la réception du PSG à l’Élysée.

Une concurrence bien réelle

Mais la route vers le Ballon d’Or n’est pas sans obstacles. Ne pas avoir marqué en finale pourrait peser dans la balance. Et plusieurs candidats sérieux se dressent sur sa route.

Le phénomène Lamine Yamal, 17 ans, impressionne déjà avec le Barça et a marqué les esprits en demi-finale de Ligue des champions. Raphinha, Mbappé ou encore Rodri, lauréat l’an dernier, pourraient aussi jouer les trouble-fête.

Les performances de Dembélé au Mondial des clubs (14 juin - 13 juillet aux États-Unis), puis avec les Bleus en Ligue des Nations – dont la demi-finale face à l’Espagne de Yamal est prévue jeudi – seront déterminantes pour peser dans les votes.