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Pilules abortives : un fléau clandestin au Maroc


Rédigé par le Lundi 24 Mars 2025

Le Maroc fait face à une crise sanitaire et sociale préoccupante : la prolifération de pilules abortives vendues illégalement. Bien que le Misoprostol, un médicament initialement conçu pour traiter les ulcères gastriques, soit interdit dans le pays depuis 2018, il reste largement accessible via les réseaux sociaux et des circuits clandestins. Utilisées pour interrompre des grossesses non désirées, ces pilules sont souvent consommées sans supervision médicale, exposant les femmes à des risques graves pour leur santé.



Pilules abortives illégales : Un danger croissant au Maroc

Ce phénomène met en lumière une réalité troublante : un accès limité à l’avortement sécurisé dans un pays où cette pratique demeure strictement encadrée par la loi. Selon la législation marocaine, l’avortement n’est autorisé que dans des cas très spécifiques, notamment lorsque la vie de la mère est en danger. Cette restriction pousse de nombreuses femmes, en particulier celles issues de milieux défavorisés, à se tourner vers des solutions clandestines, au péril de leur santé et de leur vie.

Les conséquences de cette pratique sont alarmantes, l’utilisation de pilules abortives sans suivi médical peut entraîner des complications graves, telles que des hémorragies, des infections ou des séquelles psychologiques. Socialement, cette situation reflète une inégalité criante : les femmes les plus vulnérables, qui n’ont pas les moyens de se rendre à l’étranger pour accéder à des soins sécurisés, sont les premières victimes de ce marché clandestin.

Par ailleurs, la question de l’avortement reste un sujet sensible au Maroc. Les tentatives de réforme législative, bien qu’encouragées par certains acteurs de la société civile, se heurtent à une forte opposition de la part des milieux conservateurs. Ce débat met en lumière les tensions entre modernité et tradition, ainsi que la nécessité d’un dialogue national pour trouver un équilibre entre les droits des femmes et les valeurs culturelles.

Comparé à d’autres pays, le Maroc n’est pas un cas isolé. Dans plusieurs nations d’Amérique latine, où l’avortement est également restreint, des réseaux similaires de distribution de pilules abortives se développent. Cependant, des pays comme l’Argentine, qui ont récemment légalisé l’avortement, montrent qu’une réforme législative peut réduire les risques sanitaires et limiter le marché noir.

À court terme, il est crucial que les autorités marocaines intensifient leurs efforts pour démanteler les réseaux de vente illégale et sensibiliser les femmes aux dangers de ces pratiques. À long terme, un débat national sur la légalisation de l’avortement pourrait offrir une solution durable, en garantissant un accès sécurisé aux soins tout en respectant les sensibilités culturelles.

Ainsi, la prolifération des pilules abortives illégales est un problème complexe qui nécessite une réponse globale. Entre actions répressives et réformes sociales, le Maroc devra trouver des solutions pour protéger la santé des femmes tout en répondant aux attentes de la société.


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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 24 Mars 2025

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