Un tournant stratégique pour les exportations agricoles marocaines
Dans un contexte de mutations économiques et de tensions climatiques, le Maroc cherche à élargir son horizon commercial en explorant de nouveaux marchés.
Une délégation marocaine d’environ 15 exportateurs de fruits et légumes effectuera une mission commerciale à Singapour et en Malaisie en avril 2025.
L’objectif ? Renforcer la présence des produits agricoles marocains en Asie du Sud-Est, une région où la demande pour les produits frais et surgelés est en forte croissance.
Cette initiative est le fruit d’une collaboration entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et FoodEx Maroc.
Elle vise à réduire la dépendance du Maroc aux marchés européens, tout en s’insérant dans une dynamique de diversification stratégique des exportations.
Une délégation marocaine d’environ 15 exportateurs de fruits et légumes effectuera une mission commerciale à Singapour et en Malaisie en avril 2025.
L’objectif ? Renforcer la présence des produits agricoles marocains en Asie du Sud-Est, une région où la demande pour les produits frais et surgelés est en forte croissance.
Cette initiative est le fruit d’une collaboration entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et FoodEx Maroc.
Elle vise à réduire la dépendance du Maroc aux marchés européens, tout en s’insérant dans une dynamique de diversification stratégique des exportations.
Un programme chargé pour séduire les importateurs asiatiques
Pour maximiser l’impact de cette mission, le programme a été soigneusement structuré :
21 avril : arrivée de la délégation à Singapour
22 avril : rencontres B2B avec des importateurs et détaillants singapouriens
23 avril : départ pour Kuala Lumpur
24 avril : réunions d’affaires avec les acteurs du marché malaisien
25 avril : visites sur le terrain dans des fermes et infrastructures commerciales
26 avril : retour au Maroc
L’un des points clés de cette mission est l’organisation de rencontres directes entre exportateurs marocains et importateurs asiatiques, avec la participation de 10 à 15 acheteurs locaux.
L’objectif est de favoriser des transactions commerciales immédiates, mais aussi d’aider les exportateurs marocains à mieux comprendre les exigences spécifiques des marchés asiatiques, notamment en matière de normes sanitaires et environnementales.
Seuls les exportateurs répondant à des critères précis – production en grande quantité, respect des normes internationales et capacité d’adaptation aux marchés asiatiques – pourront prendre part à cette mission.
21 avril : arrivée de la délégation à Singapour
22 avril : rencontres B2B avec des importateurs et détaillants singapouriens
23 avril : départ pour Kuala Lumpur
24 avril : réunions d’affaires avec les acteurs du marché malaisien
25 avril : visites sur le terrain dans des fermes et infrastructures commerciales
26 avril : retour au Maroc
L’un des points clés de cette mission est l’organisation de rencontres directes entre exportateurs marocains et importateurs asiatiques, avec la participation de 10 à 15 acheteurs locaux.
L’objectif est de favoriser des transactions commerciales immédiates, mais aussi d’aider les exportateurs marocains à mieux comprendre les exigences spécifiques des marchés asiatiques, notamment en matière de normes sanitaires et environnementales.
Seuls les exportateurs répondant à des critères précis – production en grande quantité, respect des normes internationales et capacité d’adaptation aux marchés asiatiques – pourront prendre part à cette mission.
Une expansion commerciale sous la menace du stress hydrique
Si cette initiative commerciale s’inscrit dans une logique de croissance économique, elle intervient dans un contexte préoccupant pour l’agriculture marocaine.
Depuis plusieurs années, le Maroc fait face à un stress hydrique sévère, aggravé par des sécheresses récurrentes.
Cette situation limite la production agricole et remet en question la capacité du pays à satisfaire à la fois la demande locale et celle des marchés étrangers.
Une étude menée par l’association Attac Maroc met en lumière les contradictions de la politique agricole actuelle. Selon cette analyse, les cultures destinées à l’exportation bénéficient de soutiens étatiques au détriment des cultures locales essentielles à la sécurité alimentaire.
De plus, malgré l’augmentation des exportations, la balance commerciale agricole reste déficitaire : les exportations marocaines ne couvrent que 52 % des coûts des importations agricoles.
Cette politique d’exportation intensive contribue également à une exploitation accrue des ressources en eau.
Or, avec une demande en eau toujours plus forte pour l’agriculture, le Maroc peine à assurer une gestion durable de cette ressource vitale, exacerbant ainsi les conséquences des sécheresses.
Depuis plusieurs années, le Maroc fait face à un stress hydrique sévère, aggravé par des sécheresses récurrentes.
Cette situation limite la production agricole et remet en question la capacité du pays à satisfaire à la fois la demande locale et celle des marchés étrangers.
Une étude menée par l’association Attac Maroc met en lumière les contradictions de la politique agricole actuelle. Selon cette analyse, les cultures destinées à l’exportation bénéficient de soutiens étatiques au détriment des cultures locales essentielles à la sécurité alimentaire.
De plus, malgré l’augmentation des exportations, la balance commerciale agricole reste déficitaire : les exportations marocaines ne couvrent que 52 % des coûts des importations agricoles.
Cette politique d’exportation intensive contribue également à une exploitation accrue des ressources en eau.
Or, avec une demande en eau toujours plus forte pour l’agriculture, le Maroc peine à assurer une gestion durable de cette ressource vitale, exacerbant ainsi les conséquences des sécheresses.
Quel impact sur la sécurité alimentaire et les prix au Maroc ?
L'essor des exportations agricoles marocaines vers l'Asie pose une autre question majeure : celle de son impact sur les prix des produits alimentaires au Maroc.
Depuis plusieurs années, la demande internationale pour des produits comme les tomates, les agrumes et les pastèques a entraîné une réduction des volumes disponibles sur le marché local.
Conséquence directe : une hausse significative des prix, ressentie par les consommateurs marocains.
Les experts soulignent que, bien que les marchés étrangers offrent des marges plus intéressantes aux exportateurs, l'absence d'une politique alimentaire nationale stricte pourrait nuire à la sécurité alimentaire du pays.
À long terme, si les ressources agricoles sont prioritairement destinées à l’exportation, les Marocains risquent de faire face à des pénuries accrues et à une flambée continue des prix des produits alimentaires de base.
Depuis plusieurs années, la demande internationale pour des produits comme les tomates, les agrumes et les pastèques a entraîné une réduction des volumes disponibles sur le marché local.
Conséquence directe : une hausse significative des prix, ressentie par les consommateurs marocains.
Les experts soulignent que, bien que les marchés étrangers offrent des marges plus intéressantes aux exportateurs, l'absence d'une politique alimentaire nationale stricte pourrait nuire à la sécurité alimentaire du pays.
À long terme, si les ressources agricoles sont prioritairement destinées à l’exportation, les Marocains risquent de faire face à des pénuries accrues et à une flambée continue des prix des produits alimentaires de base.
Un équilibre à trouver entre croissance économique et durabilité
L’expansion vers l’Asie représente une opportunité économique indéniable pour le Maroc. Toutefois, ce développement ne peut être durable sans une gestion rationnelle des ressources agricoles et hydriques.
Si le pays veut réussir à concilier ambition commerciale et sécurité alimentaire, il devra impérativement repenser son modèle agricole en intégrant davantage les enjeux environnementaux et sociaux.
L’avenir dira si cette ouverture vers l’Asie se traduira par un véritable succès économique ou si elle accentuera les déséquilibres internes du secteur agricole marocain.
Si le pays veut réussir à concilier ambition commerciale et sécurité alimentaire, il devra impérativement repenser son modèle agricole en intégrant davantage les enjeux environnementaux et sociaux.
L’avenir dira si cette ouverture vers l’Asie se traduira par un véritable succès économique ou si elle accentuera les déséquilibres internes du secteur agricole marocain.